Film pour (petits) enfants complètement hallucinatoire, Ponyo sur la falaise est un ravissement de couleurs et de mouvements, regorgeant de poésie. Simple et complexe à la fois, il s'adresse au gamin naïf et vierge de tout a priori qui sommeille en nous, de part une narration quasi entropique qui résiste à la logique mais nous emporte dans un tourbillon d'émotions.
Les canons de la mythologie Miyazaki sont une fois de plus respectés : écologie, héroïne forte et décidée, magie et absence de réel méchant. Là où Ponyo tranche avec ses prédécesseurs, c'est sur le message principal véhiculé.
Ponyo aime. Ponyo le dit. Ponyo le fait. Ponyo se donne les moyens de réaliser ses espoirs et ses rêves, Ponyo est assez grande pour décider de qui est bon pour elle. Alors que tous les adultes palabrent, dressent obstacles et règles sur sa route pour mieux dissimuler leurs hésitations et leurs angoisses, Ponyo alliée à son cher Sosuké balaie tout sur son passage, prend sa vie en main et réalise ses aspirations. Ce qui semble être caprice pour l'adulte est pour elle un aboutissement qui mérite de se démener pour y parvenir. L'amour enfantin, absolu et sans nuances, est dans ce film une force irrésistible qui sous tend toute l'histoire du maître.
Ponyo a une philosophie de vie assénée à coups de marteau, tellement pure et enjouée qu'elle en devient quasi impudique.
Techniquement, Ponyo sur la falaise est un ravissement. Artisanal dans son animation comme dans sa colorisation, tout reste fluide, bariolé, vivace, grouillant de vie et de détails. Les dessins débordent de l'écran, mouvants, pétillants. La musique de Joe Hisaishi, sans être mémorable pour cet opus, reste de haute volée, avec une tendance à privilégier les cuivres. On est pas loin de penser à du Wagner en majeur sur certains passages (La course de Ponyo sur les vagues notamment).
Ponyo est un film d'animation jubilatoire, une gigantesque bouffée d'optimisme, une boule de joie et d'énergie qui vous pénètre, vous réchauffe et affuble votre âme de bambin d'un sourire invisible...