Premier Miyazaki a être sorti sur nos écrans, "Porco Rosso" trouve son origine dans une courte bande dessinée imaginée par l'auteur lui-même, "L'âge des hydravions", publiée en 1989 dans le magazine de modélisme Model Grafix, dont Miyazaki reprendra une bonne partie des idées pour construire son scénario.
Laissant de côté l'imaginaire (faussement) enfantin des précédents "Mon voisin Totoro" et "Kiki la petite sorcière" pour un ton plus adulte, "Porco Rosso" est peut-être un des films les moins immédiatement accessibles de Miyazaki avec "Le château ambulant", demandant plusieurs visionnages afin d'être apprécié à sa juste valeur.
Modèle d'animation, "Porco Rosso" offre des séquences aériennes ahurissantes, retranscrivant à merveille le mélange de beauté, de fascination et de destruction qui émane de ces engins volants, une passion qui semble habiter le papa de Chihiro depuis fort longtemps.
Baignant dans une douce ambiance mélancolique et nostalgique, "Porco Rosso" souffre peut-être d'un scénario peu palpitant mais reste empreint d'une véritable chaleur, d'un charme indéniable, capable de vous faire rire comme de vous faire dresser les poils sur les bras (la superbe séquence des aviateurs morts), brossant le portrait attachant d'un homme ne croyant plus en rien et surtout pas en lui-même, prisonnier de la propre image qu'il se fait de lui.