Ok, alors on peut penser ce qu'on veut de Chuck Norris aujourd'hui en 2017, mais dans les années 80, il était dans son époque de gloire et ne s'était pas encore vautré dans des films mineurs et n'avait pas encore enfilé le stetson de Walker Texas Ranger ; ses films bien que primaires, marchaient bien parce qu'il donnait ce que le public occidental avait envie de voir, une Amérique qui ne se laisse pas intimider et qui fonce dans le tas, et certains de ses films n'était pas aussi nuls. Il est devenu assez vite une cible pour les moqueries et on peut dire que parfois, il l'a bien cherché. Je ne vais donc pas défendre ce film, mais je ne vais pas l'étriller non plus, car techniquement il est bien réalisé. C'est certes un film de propagande pro-américain, au parfum réactionnaire, mais aussi au réalisme saisissant et à l'héroïsme parfois proche de la caricature, où les Jaunes sont montrés comme des bêtes nuisibles qu'il faut éradiquer. Ce côté appuyé peut gêner, et c'est le genre de film qui encourage chez certains peuples l'anti-américanisme.
On est loin d'une Amérique qui doute et de la mauvaise conscience qui flottait dans des films comme Voyage au bout de l'enfer ou Apocalypse Now, et même le premier Rambo. Avec Chuck Norris, ça passe ou ça casse. Le film a eu le mérite d'être le premier à traiter le sujet épineux des "missing in action", ces GI's abandonnés dans les camps viets par le gouvernement des Etats-Unis, thème qui sera repris par Retour vers l'enfer et surtout Rambo II la Mission, sauf qu'avec Chuck, c'est traité comme un simple prétexte à un déluge pyrotechnique et de l'action basique. Sympathique à l'époque de sa sortie, Portés disparus a un peu perdu de sa superbe et s'avère nettement moins fun que Rambo II, mais bon, on peut le regarder pour son côté film d'action pure et son aspect remuant, en ce sens là uniquement, on peut être indulgent comme je le suis avec ma note, sans plus.