C’est quand on serre les femmes de trop près qu’elles trouvent qu’on va trop loin.
Après avoir découvert ce film, il s'est révélé dans mon auto-découverte (ne pas confondre avec décapotable) -de moi même- deux personnages : un peu comme dans docteur Jekyll and Mr Hyde... le guérisseur ou le sanguinaire...
L'un admiratif : vouloir ressusciter un vieux roman éponyme de 1881, il fallait oser ! Bravo à la production...
L'autre : je n'éprouverais aucune envie de renaître à cette époque, et encore moins vivre perruqué pour respecter un quelconque protocole royal : que de chichis, de salamalecs, d'hypocrisies verbales permanentes... Que d'injustices sociales..
Le monde de l'obsolète royauté où on nourrit des mannequins inutiles ne suscite nullement en moi de regrets : hériter d'un titre à sa naissance n'est aucunement une preuve de compétence quelconque. Tant pis pour Ardison !
Désespérément républicain, je n'ai donc pas envie de retrouver ce monde artificiel que constitue la royauté, ses atours, ses salamalecs, et ses couronnes ne convenant même pas aux dents...
De plus, quand on voit maintenant les shorts qui dévêtent désormais les femmes en plein hiver (et ce, avouons-le, pour notre plus grand plaisir) on se dit qu'elles auraient bien du mal à entrere dans une Yaris avec pareil accoutrement de crinolines et vieilles dentelles.... Je ne parle pas du métro aux heures de pointe.
Jane Campion (1954- ....) n'a donc pas cédé à la facilité : ce genre de films coûte cher, très cher, et la rentabilité n'est jamais acquise d'avance : l'époque de "Si Versailles m'était contée" n'ameute plus les foules et ne crée plus de files d'attente à l'entrée des cinémas comme à l'époque de Sacha Guitry.... La preuve : 184 759 spectateurs en France. Comme le budget semble avoir été caché, on ne peut établir de ratio...
Tout ça pour 14 semaines de tournage ! Et en devant faire de plus attention aux anachronismes qui vous guettent dans chaque salle du château !
Bien que ça semble interminable, l'histoire des fourberies d'Isabel, (Nicole Kidman) nous accrochent à notre siège Louis XIV, et alliances et mésalliances se déroulent au fil des intrigantes et autres entremetteuses. Ouf : internet a dépoussiéré tout ça !
L'intrigue se tient, l'Eve tentatrice s'entend toujours à refiler sa pomme à Adam. Quant à la musique de cette saga, elle est tantôt trop envahissante, mais parfois somptueuse... comme les atours de ce film... De plus, qu'on aime ou non les tronches des comédiens (au sens neutre du terme) le casting est une des réussites de ce film, il faut bien le reconnaître... Malkovich tientencore et toujours le haut du pavé, il faut le reconnaître. Mais quand lui donnera-t-on des rôles ne portant pas atteinte à sa cote de popularité ! Le comédien est pourtant tout ce qu'il y a de plus gentil !
Alors : Chambord ou le train-fantôme ? A vous de juger... Le côté docteur l'a emporté en moi sur la guillotine : Campion n'aura pas la tête tranchée !
Arte le 08.03.2023-