Malgré une bonne photographie, créative et colorée et une mise en scène de qualité, difficile de réaliser que ce film ait pu avoir la palme du meilleur scénario à Cannes. On peut aisément soupçonner des fins politiques (salut Kechiche).
Ce moment de cinéma a été pour moi une une vraie purge. Le jeu des acteurs, plat n’est pas du tout aidé par les dialogues, niais et prévisible. Le film démarre bien mais grille trop vite ses cartouches scénaristiques pour rapidement devenir un enchaînement interminable de répliques téléphonées et de roulements d’yeux insupportable de Adèle Haenel. Le dernier pan du film est incroyablement vide et ennuyeux, pour n’être plus qu’un un interminable festival de baisers homosexuels (à mon sens bien trop rapidement décomplexés par rapport l’époque où est censée se dérouler « l’œuvre ») où filets de bave et pilosité des aisselles occupent toute la caméra en assassinant à petit feu toute surprises et percussions éventuelles au sein de l’intrigue, celles-ci auraient pu au moins rendre regardable la fin de ce film maladroit. Ajoutez à cela une bande-son cliché et d'une très grande pauvreté (un Vivaldi on ne peut plus cliché, et OUI on a bien entendu que la cheminée brûle) et une sous-intrigue ne servant en aucun cas le propos, axée autour du personnage inutile de la servante (l'IVG au tabasco notamment, ceux qui ont vu le film comprendront) qui est d’une indifférence totale (et bien sûr incohérente encore une fois, au vu du contexte historique et des mœurs de l’époque). Je n’arrive pas à expliquer le succès critique de cette œuvre. En revanche son non-succès commercial n’est pas à regretter à mes yeux. Une vraie déception pour un film sur lequel j’avais beaucoup d’espérances.