« Oh mon Dieu ! », me direz-vous, « un nouveau film d’exorcisme ! ». « Oh mon Dieu ! », me direz-vous, « un nouveau film soit-disant tiré d’une histoire vraie ! ». Des craintes facilement compréhensibles tant ce qui s’annonçait comme une bobine intéressante signée par le danois Ole Bornedal se révèle finalement très décevant.
Un couple divorcé depuis 1 an, deux adolescentes qui semblent encore avoir du mal à trouver leurs marques face à cette situation, un père mou et une mère râleuse, on ne sait pas trop à quoi on a affaire lorsque l’on se plonge dans tout ça. Pourtant c’est simple, c’est une histoire de possession, mais très rapidement on se demande si la possession n’est pas celle qu’essaie d’obtenir chacun des parents, l’ensemble ayant plus l’aspect d’un Kramer contre Kramer que d’un L’exorciste. Non pas que ça soit forcément un mal de développer ses personnages, fouiller dans leurs psychologie et planter un décor riche, mais malheureusement tout cela supplante affreusement l’aspect épouvante. Par moment ce choix de direction s’avère efficace car il permet de donner plus de puissance aux passages effrayants, mais très vite il finit par embourber le métrage qui va avec difficulté jusqu’au passage inévitable de l’exorcisme, court, mais pour une fois original puisque effectué par un rabbin.
Bornedal, bien qu’handicapé par ce scénario (qu’il n’a pas écrit) moribond, profite des brefs instants laissés à l’horreur pour tenter de sauver la barque, le passage de la lampe torche pour examiner la glotte ou celui de l’IRM étant très probants.
Pour le reste on s’ennuie sévère, car si le film tente la carte de l’originalité en y incorporant le drame familial, il le fait très mal, l’histoire en elle-même étant clichée au possible, en plus de nous servir un père limite neurasthénique (sa fille lui plante une fourchette dans la main, il l’envoie dans sa chambre, or par réflexe une baffe aurait été de rigueur, mais même dans l’horreur fiche une raclée à sa môme n’a pas sa place).
Possédée n’est donc qu’une énième pellicule qui vient s’ajouter aux productions à base d’exorcisme, genre très fortement en vogue depuis quelques années, alors que finalement aucun métrage ne vient ajouter quoique ce soit de nouveau. On retiendra quelques passages mémorables, mais les amateurs d’épouvante ne sursauteront que peu, et quant aux ados ils vont se demander s’ils ne sont pas rentrés dans une salle où on leur a projeté un film sur les difficultés de la séparation. Qui plus est tout cela étant produit par Sam Raimi le pire reste à craindre quant au remake d’Evil Dead…
On a vu mieux, mais on a aussi vu pire.