Faites gaffe les riches !
Sur un sujet d'actualité et à partir d'un fait divers, l'affaire Flactif, Eric Guirado continue dans son troisième film d'explorer la place des sans-grades dans la société française d'aujourd'hui.
Pour nous parler de cette guerre entre pauvres et riches, nous suivons une brochette de comédiens (Julie Depardieu et Jérémie Rénier en prolos et, dans des rôles plus secondaires, Alexandra Lamy et Lucien Jean-Baptiste en nouveaux riches). Le film déroule gentiment son histoire, à la manière d'un bon téléfilm.
"Possessions", histoire de jalousie, opposant riches et pauvres et se terminant tragiquement pour les plus aisés, aurait pu être un film subtil sur une société à deux vitesses qui méprise les plus faibles.
Mais que voit-on à l'écran? Toute une série de clichés qui alourdissent considérablement le propos. Les pauvres sont moches, boivent de la bière, n'ont aucune culture et sont mal élevés. Ils ont des voitures qu'ils "tunisent" à mort(je ne sais pas si cela se dit quand on pratique le tuning sur sa caisse), ils ont des enfants qui perturbent les classes et arrondissent leurs fins de mois en revendant des GPS tombés du camion.
En opposition, bien sûr, les riches sont souriants, boivent du champagne à gogo, tirent des feux d'artifice et roulent en 4x4 haut de gamme. S'ils sont sympas, c'est que ce sont des arnaqueurs qui ont des choses louches à cacher, l'argent étale camoufle bien sûr des agissements plus opaques.
Chez moi, cela a produit l'effet inverse voulu par le réalisateur (enfin je l'espère), j'en suis arrivé presque à plaindre les riches.... Julie Depardieu a beau froncer les sourcils pour dire combien elle est jalouse et qu'elle ne les aime pas ces salauds pétés de thunes, on n'y croit pas beaucoup. Alors que le film est sur le mode très lent, la jalousie m'a semblé monter trop rapidement pour être crédible.
Même si la tension est d'un autre ordre sur la fin du film avec la prise de conscience de ces pauvres héros, le spectateur est quand même dans l'attente du générique pour pouvoir rentrer chez lui.
Il faut noter cependant la performance de Jérémie Rénier,
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