Un fait divers survenu il y a quelques années sert de point de départ au nouveau film de Eric Guirado. Mêlant ainsi fiction et réalité, le film, très bien documenté, nous emmène au point de départ de cette sordide histoire de corruption et de meurtre. Voilà qui promet...

A condition, bien sûr, d'être bien traité, de façon intelligente et sensible. Or, le film, à l'image de son couple de héros, manque cruellement de subtilité. La mise en scène chausse ses moonboots par dessus ses sabots, insistant lourdement ses effets et détruisant vite tout brin d'intérêt. Proche du télé-reportage par moment, le film tente malgré tout de jouer la carte cinéma à travers des plans de coupe généralement inutile, et quelques effets visuels vite usés (l'abus de flou est mauvais pour la santé).

Possessions met face à face les familles Caron et Castang, adoptant le point de vue du premier et tentant de faire partager au spectateur ses doutes quant à l'honnêteté du second. Le souci, c'est que Guirado passe trop de temps à les dépeindre comme un couple de beaufs venus du Ch'Nord pour attirer la sympathie. Un traitement plus léger aurait sans doute permis de gagner en intérêt, sans forcément perdre en réalisme.Le dernier quart du film, l'acte en lui même, et les conséquences qui en découlent, est le seul moment ou le film prend de l'ampleur, mais tient encore une fois plus de la reconstitution clinique, certes très pointue (ils ont été jusqu'à reproduire à l'identique les interviews des criminels) mais pas forcément plus passionnant qu'un Faites entrer l'accusé.

En attendant de le retrouver en tombeur de Clodette, on appréciera le jeu plutôt réaliste, bien que parfois trop poussé, de Jérémie Renier. Face à lui, Julie Depardieu est parfaite en garce décérébrée (un rôle à sa mesure...) Lucien Jean Baptiste retrouve les pistes dans un rôle nuancé dans lequel il brille, et Alexandra Lamy , sans s'imposer, reste tout à fait crédible. Les rôles des enfants, en revanche, sont totalement insupportables, trop bavards et pas forcément pertinents.

Trop lourd, pas assez subtil, Possessions reste sur l'estomac comme une tartiflette au reblochon pas frais. On lui préférera sans mal un Spécial Investigation...

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le 8 mars 2012

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Hyunkel

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