À l'origine, c'est une pièce de théâtre de boulevard qui s'appelle modestement "sans cérémonie" créée en 1952. Filmée par Jean Girault en 1962, cela s'appelle Pouic-Pouic. Mais c'est le même Jean Girault qui l'avait créée au théâtre quelques années auparavant. A cette époque-là, je crois, sans être sûr, qu'il n'y était pas question de poule. Ou peut-être si mais il ne s'agissait pas des mêmes poules : elles étaient humaines, celles-là.
Le truc rigolo, c'est que maintenant la pièce qui est toujours de Jean Girault est régulièrement jouée au théâtre sous le titre Pouic-Pouic. Probablement plus vendeur. La question fondamentale que je me pose et pour laquelle j'avoue honteusement ne pas connaître la réponse : a-t-on introduit une poule dans le scénario sur scène ? Une vraie poule, quoi ! Je l'imaginerais bien s'échapper de la scène et se retrouver dans le public … Surtout un public parisien bien bobo.
Quelque chose qui m'a turlupiné pendant que je regardais le film de 1967, c'est qu'à un moment donné la poule couche avec le faux -vrai mari (Philippe Nicaud) sur le transat dans le jardin. Bon, avoir une poule dans son lit, sous la couette, ça peut être très bien et même agréable, pourquoi pas. Mais attention à ne pas se faire becqueter la cuisse ou autre chose, même. Au risque de me faire vilipender par les défenseurs des animaux, je ne suis pas convaincu du haut niveau d'intelligence d'une poule au lit… Quoi, ce n'est pas la ligue de défense des animaux qui va m'attaquer, me dit-on à l'oreillette ?
Là où je souris aussi c'est quand je compare les distributions à la création de la pièce et dans le film dix ans plus tard.
De Funès qui était le valet au départ prend un sérieux galon et devient le père de famille, boursicoteur sur les aciers et non sur le pétrole, modérément excité.
Philippe Nicaud lui passe du rôle du frère au rôle du mari putatif de Patricia tandis que le jeune Roger Dumas devient le frère.
Mireille Darc remplace Claude Gensac dans le rôle initial de Patricia, ce qui est normal puisque on retrouvera Claude Gensac en épouse dévouée de De Funès dans nombre de films ultérieurs. C'est vrai que pour le film, Jacqueline Maillan était plus tonitruante et excentrique dans sa façon de mieux mettre les pieds dans le plat.
Au fait, s'est-on posé la question perturbante de l'utilité d'une poule volatile dans le film ? Parce qu'une poule volage (une pulpeuse et tropicale Maria-Rosa Rodriguez), il y en a déjà une. Alors c'est vrai, cette dernière ne finit pas dans le lit de Philippe Nicaud. C'est sûrement ça la raison.