Les comédies romantiques ont souvent tendances à m'ennuyer. Cliché, prévisible, un troisième acte lourd et forcé (la perte du grand amour sur un quiproquo), des personnages vus dans toutes les autres comédies et surtout, aucune émotion. Ce qui est quand même un comble.
Et forcément, l'infect connard de spectateur que je suis passe le plus clair de son temps à démolir l'abondance de guimauve que nous servent ses pralines acidulées pleines de sentiments aussi sucrés qu'un paquet de fraise tagada.
Dédicace aux diabétiques.
A vrai dire, il n'y aurait que les romances entre gros monstres belliqueux pour me faire m'intéresser à ses films issus tout droit de la collection privée d'une fille en manque de pot de glace à consommer.
Mais malheureusement, le film de L.Brooks n'a pas de monstre. L'autre défaut c'est qu'il n'échappe pas à la plupart des poncifs du genre. L'histoire n'est pas originale, les événements s'enchaînent sans grande surprise et il se paie même le luxe d'avoir un troisième acte vraiment embarrassant pour le héros.
Mais à côtés de ça, le film se révèle réussi. L'histoire est légère et soignée, et réussi à nous donner des personnages humains et attachants, passant par toute une palette d'émotion et vivant des situations crédibles et réalistes.
Surtout, le film fait preuve d'une simplicité appréciable, n'en fessant jamais trop. Ce qui permet d'éviter à pas mal de passage d'être trop gnagnan, culcul ou plein d'autres mots en deux syllabes désignant le même sentiment. L'écriture est plutôt fine et subtile, l'humour n'est ni envahissant ni forcé. On n'a pas cet effet " Hé regardez ça, il a pété, c'est trop drôle" qu'on peut avoir dans d'autres films du genre. Et surtout, les personnages ne sacrifient pas tout sur l'hôtel du grand amour, restant conscient que ce qu'ils vivent peut être assez stupide ou énervant.
Mais tout ça ne serait rien sans Jack Nicholson. Ce qui est aussi monstrueux qu'un T-rex amoureux.
Franchement, sans Jack "Shinning" Torrance, je ne me serais jamais intéressé à ce film. Et je n'aurais jamais pensé le voir dans ce type de film. Nicholson est ici parfait. Le voir balancer des horreurs à son homosexuel de voisin est tout ce qu'il y a de plus réjouissant. Et surtout, le voir usé de son sourire sadique et de son satanique levé de sourcil pour séduire l'élue de son cœur est sans doute la plus belle réussite du film, en plus d'être son principal argument de vente.
Parce que voir le Joker tombé sous les flèches du cupide Cupidon, ça vaut quand mêmes tous les rires diaboliquement diaboliques du monde.