Sorti peu après le roman d'Ernest Heminghway, Pour qui sonne le glas a été le triomphe américain de 1943, et ce sera la même chose lors de sa sortie française quatre ans plus tard.
Il est vrai que c'est mérité, car c'est en gros une histoire d'amour passionnelle sur 72 heures autour de laquelle se déroule la guerre en Espagne. L'idylle entre Gary Cooper et Ingrid Bergman, très belle avec ses cheveux coupés, marche, pour le meilleur comme pour le pire.
Je ne connais pas son œuvre littéraire d'origine, mais on sent que c'est bien plus vaste que le film veut le montrer ; ainsi, la partie politique est peu évoquée au profit de l'histoire d'amour, et de ses personnages que je trouve très bien écrits, aussi bien le duo principal qu'Akim Tamiroff qui incarne le chef du groupe de soldats planqués dans la montagne et qu'on sent que le conflit l'a brisé sur ses illusions, que Katína Paxinoú, qui est la femme du premier, mais qui est celle qui commande réellement, avec une grande gueule, mais qui se se révéler touchante, notamment quand elle parle de son visage marqué par les épreuves.
On peut toujours sourire sur le fait que Gary Cooper n'ait jamais de barbe en trois jours, qu'une actrice suédoise et grecque jouent des espagnoles, ou que les transparences soient visibles, il se dégage une véritable flamme dans cette histoire où bien que cette histoire d'amour ne dure que 72 heures, elle a duré l'équivalent d'une vie pour ce couple, avec cette phrase magnifique placée en titre de ma critique.