Le Bon.
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On se dit parfois qu'on aurait aimé vivre à une autre époque pour vivre dans l'instant quelques moments historiques. Personnellement, j'aurai grandement apprécié de découvrir Pour une poignée de dollars à l'époque de sa sortie.
Voir à l'écran les codes du Western dynamités en un seul film (européen en plus !), film lui même capable de lancer à lui tout seul un genre, ça devait être quelques chose. Sergio Leone pose les codes du genre "Western Spaghetti", tout est déjà là : les tronches, la violence, l'amoralité, les plans lents, les cadrages rapprochés sur les visages qui dégoulinent de sueur et d'angoisse, les postures théâtrales...
Regarder Pour une poignée de dollars de nos jours, c'est regarder un classique, d'une violence certaine mais surannée par rapport aux productions actuelles. Il faut l'admettre, Pour une poignée de dollars vieillit. L'intrigue, classique et connue ne surprend plus, mais si elle reste très plaisante à suivre. Le style a été copié à l'excès, forcément amélioré depuis, par Sergio Leone notamment (L'air de rien, il y a un gouffre entre Pour une poignée de dollars et Pour quelques dollars de plus au niveau de la réalisation).
Clint Eastwood campe un anti-héros impeccable, attiré par l'appât du gain et ce uniquement, n'ayant aucun scrupule à descendre le moindre quidam qui a manqué de respect à son mulet, à profaner des tombes, à trahir comme il respire des "vilains" presque plus sympathiques que lui... En un seul film, Monsieur Eastwood est devenu une star du cinéma, tout simplement. Rien que pour ça, merci Sergio Leone.
Pour une poignée de dollars se regarde surtout dans l'optique de l'ensemble de la trilogie du dollar. Il est d'ailleurs intéressant de constater que l'ambiguïté persiste quant au positionnement chronologique de "Pour une poignée de dollars", semble-t-il postérieur à l'histoire de Le bon, la brute et le truand (avec comme preuve ce fameux poncho récupéré par Joe / le blondin pendant BBT).
Notre anti-héros sortirait donc de son aventure fauché, mais la gâchette toujours alerte, toujours aussi opportuniste et amoral, mais définitivement plus dur que dans BBT, sans pitié.
Il passe à San Miguel, tire un maximum de profit de la situation, et repart. Son geste d'humanité pour sauver Marisol est presque incongru, mais se comprend quand il parle de "quelqu'un qu'il a connu qui n'a pas été aidé".
Si "Pour une poignée de dollars" n'atteint pas la perfection des films suivants au niveau de l'intensité, il pose déjà tout les codes du genre. TOUS les codes. C'en est presque prodigieux de la part de Sergio Leone. Sans oublier la musique de Ennio Morricone, déjà parfaite et emblématique.
Pour résumer : Pour une poignée de Dollars se regarde parce qu'il fait partie de l'histoire du cinéma, pierre fondatrice d'un genre qui sera prolifique quoique bref. Mais il se regarde aussi car ça reste encore aujourd'hui un très (très) bon film.
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Créée
le 30 août 2011
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