Pour son premier passage derrière la caméra, Jamel Debbouze décide d’adapter librement le roman de Roy Lewis pour le premier film européen tourné entièrement en motion capture.
Il met en scène l’histoire d’Édouard, fils légitime du trône du roi des simiens mais rejeté à sa naissance étant trop frêle. Grandissant à part de la civilisation simienne, il découvrira toute les technologies importantes de l’époque comme marcher, le feu, l’amour et d’autres et compte bien les partager avec ses congénères.
Le film de Debbouze s’ouvre alors de manière hystérique, et ce durant toute sa première partie. Le spectateur n’a donc pas le temps de comprendre quoi que ce soit de ce qui se passe à l’écran tellement les vannes pourries fusent. On est particulièrement ahuri d’entendre du Skrillex lors d’un match de football version simien, un mélange auditif parfaitement hideux et qui ne se prête pas du tout à la situation.
Une grande partie des personnages se révèlent aussi hystériques, Jamel faisant du Jamel à longueur de temps, le spectateur étant las de ses mimiques répétitives et celui interprété par Arié Elmaleh n’est absolument pas drôle. Mais le pire revient au personnage de Louis de Funès, récréé à partir des dialogues prononcés lors de ses différents films de sa carrière et par un imitateur. N’ayant aucune direction d’acteur, le personnage se permet de faire n’importe quoi avec ses mimiques cultes devant ainsi insupportable dès qu’il ouvre la bouche. D’ailleurs sa voix n’est pas du tout ressemblante à celle de Louis de Funès.
Passé ces points négatifs, le film présente tout de même quelques atouts. La technologie de la motion capture utilisée n’est certes pas encore au point mais se révèle assez convaincante bien qu’il y ait quelques défauts apparents, accentués par une 3D fluide mais parfaitement inutile. C’est dans sa deuxième partie que le film prend un autre tournant, plus moral et donc plus posé et plaisant. Le film commence alors à devenir divertissant et dévoile un potentiel clairement gâché par l’ensemble du film ce qui est bien dommage.
Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père est donc un petit naufrage d’environ 32 millions d’euros, on parle aussi de 50 millions, qui se révèle être un show d’une heure trente-cinq du comique qu’est Jamel et qui ne s’approche pas tellement d’un long-métrage cinématographique. Cependant, le réalisateur arrive à remonter la pente dans sa deuxième partie rendant le film assez plaisant malgré son potentiel gâché.