Pourquoi pas moi ? par RemyD
Le premier film de Stéphane Giusti traite de l'homosexualité sur le mode de la comédie et offre un rôle fort sympathique à Johnny Hallyday.
«Pourquoi pas moi?» marque le retour devant la caméra de l'idole des jeunes, Johnny Hallyday. On se souvient de ses rôles chez Godard («Détective»), Costa Gavras («Conseil de famille») ou encore Pierre-William Glenn («Terminus»). Ici, Stéphane Giusti en fait un toréador à la retraite, qui va apprendre l'homosexualité de sa fille.
«Pourquoi pas moi?») conte l'histoire de trois filles (Julie Gayet, Alexandra London et Carmen Chaplin) et un garçon (Bruno Putzulu) qui décident d'inviter leurs parents pour leur annoncer ensemble qu'ils sont gay. Le film fonctionne en trois étapes distinctes.
Dans la première on découvre les personnages. On suit toute la démarche qui les fait parvenir à leur décision commune. La deuxième marque la soirée où les parents vont apprendre la nouvelle. Enfin la troisième s'attarde à la réaction des uns et des autres. On l'aura compris, «Pourquoi pas moi?» repose essentiellement sur les situations et les comédiens. Sans tomber dans le piège classique des saynètes posées les unes à côté des autres sans fil conducteur, Stéphane Giusti, qui est aussi l'auteur du scénario, parvient à captiver son auditoire grâce à des répliques qui font mouche très souvent.
Chacun de ses personnages représente un caractère défini. Julie Gayet joue la fille volage qui ne peut se passer de la présence d'une femme. Alexandra London vient d'un milieu si coincé qu'elle s'est habituée à cacher ses sentiments et ses penchants. Carmen Chaplin représente le couple idéal et fidèle. Bruno Putzulu, seule présence masculine de ce quatuor, a vécu si longtemps dans le sillage de ses consoeurs qu'il en a presque pris les travers. Mais, ils sont tous parvenus au point de rupture à telle point qu'on pourrait les imaginer dans une Cocotte-Minute sur le point d'exploser.
Pour incarner les parents de ces rejetons, le cinéaste fait appel à des valeurs sûres que l'on voit rarement au cinéma: Johnny Hallyday, Marie-France Pisier, Jean-Claude Dauphin et Brigitte Rouän. Ces derniers évoquent toutes les réactions possibles à l'annonce d'une telle nouvelle. Hallyday joue au surpris indigné. Pisier et Dauphin ont l'impression d'avoir été punis. Et Rouän qui, dans le film, marche à voile et à vapeur, est l'incarnation même de la tolérance. C'est d'ailleurs elle qui reçoit tout ce petit monde pour cet ultime déballage de linge sale.
Sans être un chef-d'oeuvre, ce premier film prometteur nous offre d'agréables moments de comédie qu'il serait injuste de renier.