La première réelle surprise de ce film passé quasi inaperçu en salles est qu’il n’est pas le navet redouté. Là où on pouvait craindre la sempiternelle rencontre entre l’ancienne (Gérard Jugnot) et la nouvelle génération (Artus) d’amuseurs, on a plutôt un casting qui tient bien la route et qui laisse de la place à tout le monde. Et, il faut en convenir, une des forces de ce Pourris gâtés, c’est son interprétation. Les acteurs forment une joyeuse bande plus ou moins bien assortie qui donne le sourire avec des situations et quelques dialogues franchement drôles.
Le pitch ne va pas chercher bien loin et s’inscrit totalement dans l’air du temps : des gosses de riche totalement imbuvables vivant dans une villa de rêve à Monaco vont être mis à l’épreuve du travail par leur père.
C’est clairement plutôt bien amené même si, bien évidemment, les clichés, les lieux communs et la morale attendue (« L’argent ne fait pas le bonheur ») sont au rendez-vous. Amis aimant les récits remplis de surprises, passez votre chemin tant tout est ici évidemment cousu de fil blanc jusqu’au terrible dénouement en famille usé jusqu’à la corde. Les enfants, évidemment, vont se transformer au contact de cette épreuve. Le père aussi. Il y aura quelques fâcheries, des réconciliations, des amours contrariées, des amitiés improbables, mais les bons sentiments l’emporteront sous le soleil de la Provence.
Mais reconnaissons à ce petit film sans prétention sa capacité à brosser des portraits attachants et à susciter le rire (au moins les sourires) plus le film avance. Car Pourris gâtés, à l’image de ses personnages, se bonifie au fil des minutes après une introduction, il faut bien l’avouer, qui fait craindre le pire. À noter, pour terminer, la très belle performance de Tom Leeb (le fils de Michel), franchement drôle en bellâtre argentin qui cherche à se mettre les pieds au chaud.