Ce film est l'histoire d'un homme dont un chagrin d'amour (sa femme le trompe) va le mettre sens dessus dessous. Il se néglige totalement, ne dort plus, traine dans les bistrots, au point qu'une affaire importante ne lui sera pas confiée et qu'il sera chargé à la place de s'occuper d'une histoire de vol d'une jeune femme.
Quand on parle de la carrière de Bernard Giraudeau, le film est souvent méconnu. Il faut dire que l'acteur ne se met pas en valeur, paraissant vraiment dégueulasse, avec ses habits qu'il a l'air de porter depuis plusieurs jours. Mais il faut dire qu'il est formidable, car il semble contenir une énergie qui ne demande qu'à exploser. Il en colère contre la terre entière, plus particulièrement contre son ex--femme et son amant, et que l'occasion de traiter cette autre affaire est pour lui un moyen de se changer les idées, tout en trainant son spleen.
Le film semble irrigué par la noirceur du personnage, à l'image de cette lumière métallique, et des décors qui semblent pourris, cassés, ou qui semblent à l'abandon comme ce commissariat qui a l'air d'avoir été construit dans un hangar.
Outre Bernard Giraudeau, qui porte vraiment le film sur ses épaules, on y trouve Fanny Bastien, Michel Aumont, Gérard Blain et le pote Daniel Russo. Bien entendu, ce qui n'est au départ qu'un simple vol (par cette jeune femme qui squatte la réserve d'un supermarché, jusqu'à y vivre la nuit !) révèle autre chose, de plus violent mais j'avoue que Poussière d'ange a été une très bonne surprise, notamment grâce à Bernard Giraudeau, excellent dans ce portrait d'un homme qui s'enfonce.