S’ouvrant sur un vaisseau extraterrestre lâchant quelque chose sur terre, Predator va, très vite, ne va pas nous laisser de répits et rentrer dans le vif du sujet, plaçant les militaires dans la jungle où ils seront peu à peu mis à mal par une créature aussi mystérieuse qu’intelligente et violente.
John McTiernan met en place un suspense tenant de bout en bout, que ce soit via les personnages, les péripéties ou la finalité. Surtout, il fait preuve d'une brillante maîtrise derrière la caméra, créant une atmosphère totalement oppressante, stressante plus on avance dans le récit et angoissante, atteignant son paroxysme dans un final démentiel et semblant tout droit sorti de l'Enfer.
Predator commence comme un film de guerre sous testostérone avant d’entrer dans une partie survivor pour finalement nous offrir trente dernières minutes impressionnantes et spectaculaires où sa maîtrise est imparable.
D’abord déconcertés et surtout impuissants, les militaires s’organisent peu à peu et tentent de faire face à quelque chose de puissant et d’inexplicable, provoquant la peur à des Hommes qui n'ont pas l'habitude de l'avoir. C’est d’ailleurs par le biais de ce dernier que Predator est une telle réussite. McTiernan le montre peu mais à chaque fois, il provoque son petit effet et on a l'impression d'être nous-mêmes envoyé et traqué dans cette jungle. Rapide, puissant, intelligent et capable d’être invisible, le réalisateur de Die Hard le dote d’une vision thermique et c’est de cette manière qu’il nous met parfois dans sa peau, traquant ses proies.
La reconstitution de la jungle est vraiment bien faite et McTiernan use à merveille de toutes ses possibilités et rouages pour en faire un lieu inhospitalier où chaque faux-pas entraîne la pire des conséquences. Il n’hésite pas à rajouter quelques petites touches d’humour à travers quelques punchlines savamment pensées dans la première partie du film (mais peu nombreuse et jamais lourde). Quant à Schwarzy, il trouve là un rôle taillé sur mesure et se révèle parfait dans la peau d'un militaire qui va passer par tous les sentiments avant de voir, inévitablement, l'homme et la bête se rapprocher.
Avec Predator, John McTiernan signe un film totalement maîtrisé et prenant de bout en bout, qui exploite parfaitement un scénario bien ficelé et une jungle dangereuse pour créer une vraie atmosphère oppressante, sous tension et stressante, atteignant ses sommets dans un final de feu inoubliable.