Alors déjà je souhaiterais commencer par dire que ce n'est pas le titre que je souhaitais donner à cette critique, mais étant donné la forte portée spoilatrice (j'invente des mots ce soir, m'en voulez pas) de ce dit titre, j'ai préféré changer en quelque chose de plus Hawke-adémique. Enfin bref, je suis frustré, il était vraiment cool ce titre, mais je ne suis pas là pour me plaindre.

Ce soir je suis là pour te parler de Predestination ! Et là je t'entends déjà ronronner derrière ton clavier "OUII mais qu'est ce que c'est que çaaa ? Il dit n'importe quoiii, c'est quoi ce fiiilm !" etc... Si s'en est un, mais il est sorti en France que très récemment en Direct to Vidéo, et pour être tout à fait franc avec toi, je ne comprends pas vraiment pourquoi ce film n'a pas trouvé de distributeur dans notre contrée. Mais allons-y (Alonso !) pas à pas et parlons plutôt du fait que ce film met en scène un Ethan Hawke tout feu tout flamme, face aux méandres complexes du temps.
Alors pour être tout à fait franc, j'ai pas mal aimé ce film. Tout simplement parce que derrière l'étiquette de film de SF, il y a un à côté plutôt intéressant et qui soulève pas mal de questions. J'ai pas vraiment envie de spoiler de quelconque façon, parce que la surprise est franchement bonne, mais en gros, après une intro mystérieuse où l'on suit un agent mystérieux désamorcer une bombe, on se retrouve catapulté en 1975 avec Ethan en Barman. Entre alors un étrange jeune homme qui va raconter une histoire pour le moins pas commune à notre barman moustachu. Et cette histoire est justement ce dont je parlais plus tôt un contre pied parfait à l'idée qu'on se faisait du film. Mais le plus intéressant, c'est qu'au delà de soulever des interrogations pour nous spectateur, ça te balance pas mal d'idées vraiment intéressantes à développer. Idées qui seront reprises dans les petites largeurs dans la suite du film.

Et c'est là une petite déception, j'aurais aimé, que le film soit un peu plus long (malgré quelques longueurs qui se font bien sentir) histoire de pouvoir creuser ces pistes lancées dans le premier tiers du film plus profondément que ce que le film en fait. Alors même si tout prend finalement son sens (assez facilement) dans la dernière partie, je reste néanmoins un peu frustré par l'ensemble du métrage.

Pour bien en parler, il faut que je vous spoile, ce que je vais faire dans quelques instants, donc vous connaissez la chanson, blablabla spoilers, pas lire etc...
Le gros problème du film qui gâche en partie son ambition, de mon point de vue, c'est le peu de pistes qu'il laisse au spectateur. En ce sens où il suffit de conjecturer une simple chose, à savoir la boucle temporelle, pour dévoiler l'intrigue totale du film et le dénouement final. Ce que je regrette beaucoup, parce que ça aurait pu en faire un sacré film sinon. Tout pareil, je pense au rôle du fameux Robertson, pas assez développé, il y a une idée qui est lancé dans la toute dernière séquence qui est, à mon sens toujours, vraiment intéressante et qui aurait gagné à être creusé : le fait que les agents ne sont que des pantins et que Robertson est une grand manipulateur etc... Alors certes il faut bien s'appliquer si on se lance dans un truc pareil, mais ça reste néanmoins un pan du film qui reste vierge à mon grand désarroi.
Fin Spoilers.

Bon au delà de ma grosse frustration, il n'en reste pas moins que, même si c'est facile, l'histoire est bien construite. On voit la fin arrivée à des kilomètres comme j'ai dis, mais au final, c'est quand même plutôt bien foutu. Allez je suis mauvaise langue en plus, parce que le début du dénouement, je l'ai pas vu venir. En gros, le premier retournement de situation, je me suis fais avoir, voilà. Que voulez vous, on est humain après tout !

Un petit mot vite fait sur les acteurs et la réal, très bon duo, Ethan Hawke est vraiment convaincant, mais il se fait bouffer l'écran par cette Sarah Snook, inconnue au bataillon, qui excelle vraiment dans son double rôle. La réal casse pas des briques loin de là, ça se regarde facilement néanmoins, la photo est pas dégueu non plus, mais l'ensemble est relativement convenu, pas de coup d'éclat non plus.

Donc au final, Predestination c'est bien. Ça aurait pu être bien mieux je le répète, mais on va pas cracher sur le résultat, qui vaut largement mieux que pas mal de films de SF sortant ces temps ci. Bien sûr le fait de parler des voyages dans le temps n'aide pas, c'est vite casse gueule mais pas là. C'est bien géré, bien amené, mais trop sage. Voilà c'est le mot, c'est sage comme film, il prend la route qui lui est tracée sans essayer de voir autre chose. Dommage.
Strangelove
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Maîtriser la Force, c'est bien. Mais il faut aussi que je me souvienne des films que j'aurai vus en 2014.

Créée

le 7 déc. 2014

Critique lue 12.1K fois

53 j'aime

9 commentaires

Strangelove

Écrit par

Critique lue 12.1K fois

53
9

D'autres avis sur Prédestination

Prédestination
Pierre_Champleboux
2

Time travel for dummies

Fana d'histoires de voyages dans le temps depuis toujours, je me suis jeté sur Prédestination avec la ferme intention de passer un moment divertissant, plein de surprises et de rebondissements...

le 3 déc. 2014

56 j'aime

11

Prédestination
Strangelove
7

Homme à femmes.

Alors déjà je souhaiterais commencer par dire que ce n'est pas le titre que je souhaitais donner à cette critique, mais étant donné la forte portée spoilatrice (j'invente des mots ce soir, m'en...

le 7 déc. 2014

53 j'aime

9

Prédestination
Vnr-Herzog
6

Pour faire genre

Le voyage dans le temps au cinéma c'est toujours un truc à part. Plutôt que de partir sur une recette classique, Predestination pousse à fond les paradoxes en misant sur une boucle temporelle...

le 16 déc. 2015

46 j'aime

3

Du même critique

Gravity
Strangelove
8

"Le tournage dans l'espace a-t-il été compliqué ?"

Telle est la question posée par un journaliste mexicain à Alfonso Cuarón lors d'une conférence de presse à propos de son dernier film Gravity. Question légitime tant Cuarón a atteint un niveau de...

le 23 oct. 2013

236 j'aime

44

Le Cinéma de Durendal
Strangelove
2

Moi aussi j'ai pleuré devant Lucy !

(Bon c'est parce que je ne pouvais pas contrôler mon fou rire mais ça compte quand même non ?) Les amis je crois que j'ai un problème. Comprenez-moi, je hais ce personnage, je n'ai absolument aucun...

le 18 mars 2015

234 j'aime

50

Pulp Fiction
Strangelove
10

True Story.

Que pourrais je dire de plus ? Que pourrais-je ajouter à tout ce qui a déjà été dit ? Rien que tout le monde ne sache déjà. J'ai alors décidé de tourner ma critique autrement. Car il faut savoir que...

le 28 mai 2013

227 j'aime

34