Le lexique du temps
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Hollywood est généreux. Ne nous livre-t-il pas chaque année un « grand » film de science-fiction dure (sérieuse) ? Gravity (2013), Interstellar (2014), Ex Machina (2015) et Premier contact. Tous marchent sur les traces des mythiques 2001 (1968), Rencontre du troisième type (1977) ou du russe Solaris (1972).
Premier contact partage avec Interstellar une ambition démesurée et un travail somptueux sur l’image. L’atterrissage des Chinook face au monolithe noir, les brumes matinales courant sur la campagne assoupie, ne démérite pas face à la fascinante course au drone au travers des gigantesques exploitations de maïs. Tandis que Nolan lançait, à grand renfort d’orgues et d’images de synthèse, une humanité chancelante vers les étoiles, Villeneuve entend sauver la même humanité de la division en levant la malédiction de Babel.
Mais là ou Nolan se perdait dans sa pléiade de stars internationales, Villeneuve polarise son histoire sur Jeremy Renner (le physicien Ian Donnelly), Forest Whitaker (le bienveillant colonel Weber) et la merveilleuse Amy Adams (Louise Banks). Avec une admirable économie de mots, la linguiste impose son jeu sans fioritures ni pathos inutile, interprétant toutes les émotions, surprise, peur, panique, amour, joie, amertume, tristesse, colère ou acceptation.
Le mutisme des étranges et somptueux aliens heptapodes inquiète. Que nous veulent-ils ? Les puissants s’interrogent, les foules s’alarment, les rumeurs les plus insensées circulent. Villeneuve ne nous livre que de brefs extraits de journaux télévisés, pour revenir sur son héroïne. Elle pense, rêve, expérimente et parvient à établir le contact. N’est-ce point trop tard ? L’humanité s’affole et se divise. La Chine et la Russie lancent leurs ultimatums.
Hélas, Villeneuve recourt au même Deus ex machina que Nolan : une boucle temporelle.
Très bien amenée, certes, mais décevante.
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le 24 févr. 2017
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