Le lexique du temps
Les nouveaux visages du cinéma Hollywoodien se mettent subitement à la science-fiction. Cela devient-il un passage obligé ou est-ce un environnement propice à la création, au développement des...
Par
le 10 déc. 2016
260 j'aime
19
Denis Villeneuve avait déjà défouraillé le Thriller narcotrafiqué avec un Sicario violent, intimiste et formidablement imagée. Il signait Prisoners, un thriller fantastique, mais avec Premier Contact on touche certainement une forme de sommet de la SF.
Une forme d'anti-thèse de l'intergalactique Interstellar où l'humanité tentait d'échapper à son destin via un voyage inimaginable à travers le Cosmos. Une anti-thèse intimiste, où Louise Banks (Amy Adams), simple linguiste se retrouve dans une quête humaniste de compréhension d'extraterrestres si différent. Ici, l'enjeu est à la fois si grand et si minimaliste puisque c'est Louise Banks qui est au centre d'une traversée du temps aussi incompréhensible qu'haletante. Comme Nolan, Villeneuve joue avec le temps avec une rare intelligence. Ici, on se retrouve surtout sur une quête existentielle et psychologique à la fois intimiste, par l'intermédiaire d'Amy Adams, et de l'humanité.
Car tout ça est à la fois une hymne à la coopération, un rappel que nous ne faisons qu'un, que c'est en se liant que l'Homme à toujours avancé. Et une vaillante et cinglante critique de l'idiotie géopolitique mondiale et de notre monde actuel. Une critique par moment un peu grossière mais qui fait son effet tant Villeneuve l'introduit avec beaucoup de tact et minutie.
Le film est très bien rythmé par un duo Amy Adams / Jeremy Renner qui fonctionne à merveille tout du long, La présence de F. Whitaker est un plaisir.
Premier Contact détourne les codes de la SF en limitant son action en un lieu : une prairie, des tentes, un OVNI.
Prodigieux.
Une unité d'espace rare en SF qui transcende le propos et le rythme du film. A la fois lent et haletant, un sentiment d'oppression grandissant qui s'oppose à l'expansion du savoir de Louise qui s'ouvre aux étrangers, qui en devient plus qu'humaine. De part sa compréhension de l'Autre, elle rénove l'idée d'Humanité.
Villeneuve propose encore quelques chose de visuellement époustouflant que ce soit dans l'OVNI qui étouffe par sa sobriété et surprend par la relation qui se construit entre les humains et les autres. Les plans larges titillent aussi la pupille comme ceux présent dans Sicario. Mais le prodige technique de Villeneuve n'est tellement plus à présenter....
Aussi minimaliste qu' Interstellar est extraordinaire, ce Premier Contact est un chef d'oeuvre qui excite la curiosité, réveille l'humanité avec un discours profondément optimiste sur notre capacité à résoudre, à coopérer et à se départir de nos limites. Via un propos superbement géré, cet échange de l'humanité avec une entité évoluée confondant le temps avec l'espace, est époustouflant, géniale, intimiste, touchant et immersif.
Bravo Denis Villeneuve. Car si Sicario était déjà très bon mais non-aboutit, ce Premier Contact est déjà un classique du genre.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Club FTF (Fourre Tout Films), Ces films qui feront 2016, Les meilleurs films de science-fiction, Les meilleurs films avec Jeremy Renner et Les meilleurs films avec Amy Adams
Créée
le 18 déc. 2016
Critique lue 765 fois
16 j'aime
D'autres avis sur Premier Contact
Les nouveaux visages du cinéma Hollywoodien se mettent subitement à la science-fiction. Cela devient-il un passage obligé ou est-ce un environnement propice à la création, au développement des...
Par
le 10 déc. 2016
260 j'aime
19
La science-fiction est avant tout affaire de promesse : c’est un élan vers l’ailleurs, vers l’au-delà de ce que les limites de notre connaissance actuelle nous impose. Lorsqu’un auteur s’empare du...
le 10 déc. 2016
195 j'aime
16
Bon, bon, bon. Faut que je réémerge d'une apnée boulot déraisonnable, rien que le temps d'un petit commentaire... parce que c'est que je l'ai attendu, celui-ci. Et fichtre, je suis tout déçu ...
Par
le 7 déc. 2016
153 j'aime
61
Du même critique
France, 1917, une prairie. Première respiration et premier mouvement de caméra. A partir de maintenant et pendant presque 2h, cette caméra ne s’arrêtera plus de tourner, de monter, de descendre,...
Par
le 8 janv. 2020
98 j'aime
7
ALLEZ-Y ! ALLEZ-Y !!!!!!! Pourtant, je pense qu'on a été beaucoup à se dire que "non, nous n'irons pas voir le film de Kheiron". Et pourtant... Ce n'est pas le film avec les meilleurs acteurs, ce...
Par
le 8 nov. 2015
93 j'aime
5
Sicario c'est surement l'histoire d'une grosse attente et aussi d'un sentiment partagé lorsque l'écran s'est éteint. Partagé, très partagé même sur le coup. Sicario était plein de promesses, doté...
Par
le 26 oct. 2015
68 j'aime
7