Après Hippocrate et Médecin de campagne, Thomas Lilti achève sa trilogie avec Première année, dont il est inutile de préciser le sujet. Lequel aurait pu être passionnant avec un scénario moins attendu et très scolaire (défaut déjà repéré dans les films précédents). Première année est en grande partie documentaire et ne manque pas d'intérêt mais tout ce qui relève de la fiction est sacrément laborieux comme si Lilti n'avait cherché qu'à enrober son thème, avec des critiques sous-jacentes sur le Numerus clausus et l'inhumanité du traitement de ces étudiants, sans juger bon de travailler son récit outre-mesure. L'année se passe dans un grand survol qui insiste sur le travail, le travail et encore le travail, faisant davantage appel au cerveau reptilien qu'à l'intelligence. D'accord, le message passe mais quid de l'aspect purement cinématographique ? La mise en scène est sans éclat, la musique anodine et les scènes s'enchaînent focalisées autour de deux personnages dont on célèbre l'entraide et l'amitié jusqu'à l'improbable scène finale. Déception donc devant ce film qui manque de vie, d'émotion, d'humour et de sentiments. Vincent Lacoste et William Lebghil sont irréprochables mais en gardent sous le pied, simples instruments au service d'un film qui a choisi de montrer et de démontrer de manière répétitive et relativement insipide.