C'est avec surprise que nous constatons les louanges des journaux pour ce prendre le large qui à nos yeux multiplient les erreurs et les faiblesses.
A commencer par les dialogues, mal écrits et qui sonnent souvent faux (le type de langage utilisé y contribuant fortement), puis par la mise en scène bâclée voire ridicule (le gros plan sur les mauvaises langues en terrasse, le plan final campagne/mer), les facilités dramatiques (vol de sa paie, rupture avec son fils, homosexualité cachée de celui-ci, …), le jeu passable des acteurs (secondaires surtout, car on est content de revoir S. Bonnaire – même si on est loin de celle qu'on connaissait), la musique pathétique et dissonante, les inévitables clichés (couscous, souk, mère trop couveuse, la question du voile, les enfants jouant dans la rue, ... ).
La liste est longue donc, et malgré quelques idées originales - quoique peu cohérentes – le film ne prend jamais si bien qu'on ne croit jamais à la fable qu'on nous raconte. On se demande alors ce que cherchait à faire Morel: ni film social, ni documentaire sur un pays, ni film touristique, mais un mélange de tout, Prendre le large est au final un film assez inutile, ne nous apprenant rien de nouveau, sans attrait particulier, sans relief ni but avoué. Une déception, indigne des références au sans toit ni loi de l'excellente Varda.