Un film qui ne se Press pas

Yong-Il vit seul et travaille comme ouvrier dans une usine de pressage. Un jour, une jeune femme d’un programme d’entraide lié à l’Église vient sonner à sa porte. Bientôt, les deux vont régulièrement passer du temps ensemble. Mais chacun comprend-il vraiment les motivations de l’autre ?

Press est un film étrange. Nul doute qu’il trouvera son public, mais ses défauts freinent trop l’enthousiasme qui se dégage de premier abord en le visionnant. Porté par deux acteurs d’exception, Jin Yong-wook et Mok Gyoo-ri, Press se démarque tout d’abord par son regard totalement juste sur l’actualité et sur l’évolution subite des technologies et de la vie en générale. Shin Yeong-il est complètement perdu par toutes ces choses, il est à l’écart de la société. Pourtant, grâce à Bo-ra, il va retrouver le goût de la vie et va même donner un sens à sa vie, en essayant de s’adapter à son quotidien qui le dépasse. Ce parcours évolutif du personnage de Yeong-il sonne vraiment juste, si bien qu’il est impossible de ne pas s’attacher au protagoniste, car au fond on aimerait que tout se passe bien.

Choi Jeong-min s’attaque peut être à un film à un potentiel trop conséquent pour ce qu’il veut en faire. A la fois au scénario et à la réalisation, Jeong-min essaye d’installer une ambiance étrange, oscillant du bonheur au malheur en une poignée de secondes. Même si la réalisation est assez banale, et il en va de même pour la photographie, le réalisateur propose des séquences vraiment intelligentes, en jouant notamment sur l’éclairage qui dépeint l’état d’esprit dans lequel se trouve Jeong-il. On passe d’un éclairage clair pour sa joyeuseté de voir Bo-ra à un éclairage sombre qui montre la déception qu’éprouve Jeong-il à cause de ce qu’il comprend. Ainsi, le film propose parfois de très belles choses (même si c’est plus souvent du côté du scénario), mais finit par tourner en rond, et se conclue d’une manière (trop) décevante. Une fin abrupte qui surprend et qui laisse sur un goût vraiment amer.

De plus, le film ne propose pas assez de choses pour pouvoir être intéressant jusqu’au bout. Si l’idée de départ est très intéressante et bien exploitée, le film devient brutalement lent et s’intéresse sur des détails inutiles et des actions étranges des personnages. De plus, le titre du film s’explique par une machine de presse, source de graves accidents, que le personnage tente de réparer tout au long du film. Et si signification il y a, elle est imperceptible, ou du moins trop peu appuyée pour comprendre le choix du titre. Et c’est bien dommage.

Press est un film trop inégal dans son ensemble pour pouvoir intéresser jusqu’au bout. Malgré de bonnes idées, le film se perd dans sa propre complexité, et meurt étouffé dans sa fin, bien trop décevante.