Prey
6.2
Prey

Film de Dan Trachtenberg (2022)

Voir le film

Un renouveau de la franchise rafraichissant

Nouvel avatar d’une franchise en perte de vitesse, Prey se déroule au dix-huitième siècle, près d’un village comanche. On y découvre Naru, une jeune indienne désireuse de devenir chasseuse, mais qui se heurte à l’hostilité de sa tribu. Alors qu’elle se trouve dans la forêt, elle aperçoit une étrange manifestation dans le ciel et se rend rapidement compte qu’une menace plane dans les environs.

Cette incursion dans le passé aurait pu conduire à un échec retentissant, alors qu’elle se révèle une vraie réussite. L’opposition entre les traditions amérindiennes et la technologie de l’alien apporte une indéniable fraîcheur dans cette série de films qui s’était empâtée dans des thématiques redondantes et faisandées.

Loin d’un Alien vs Predator risible ou d’un Aliens vs. Predator: Requiem pathétique, Prey renoue avec la mythologie du premier film, tout en y apportant des éléments supplémentaires. Les scénaristes y font d’ailleurs de nombreuses références, que ce soit dans la mise en place de la traque que dans les pièges fabriqués par Naru. Il est d’ailleurs amusant de constater la totale opposition entre les muscles d’Arnold schwarzenegger et la souplesse d’Amber Midthunder, alors que tous deux jouent des scènes assez similaires.

Le chasseur face à la chasseuse n’est certes pas un motif original, mais le charisme d’Amber Midthunder qui l’interprète, sa relation avec son chien et les apports de culture comanche transforment l’ensemble en une fresque passionnante à laquelle on adhère immédiatement. Il faut avouer que le visage grimé de Naru est fascinant dès les premières images.

L’installation de l’intrigue en 1719, alors que les premiers colons européens arrivent, permet d’élargir le propos et de poser de nouvelles bases. Ainsi, l’expansion spatiale et remplacée par l’expansion terrestre, la science-fiction par l’histoire, conduisant le spectateur à prendre fait et cause pour Naru et les Comanches. Les chasseurs européens sont un peu caricaturaux et servent évidemment de chair à Predator, mais on ne laisse quand même avoir.

Ne soyons pas dupe. La critique du colonialisme et la mise en place d’idées féministes sont les reflets de notre époque, mais l’ensemble est bien amené, avec une réelle mesure, comme le massacre des bisons ou le refus de Naru de se cantonner à la cueillette.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Prey est une petite pépite soutenue par une magnifique photographie, une construction intelligente et des effets spéciaux qui s’intègrent parfaitement aux scènes d’action. Soyons heureux d’avoir échappé à un Rambo vs. Predator qui aurait pu être amusant, voire à un Chuck Norris vs. Aliens & Predators tourné en 3D, car Prey pourrait ouvrir sur un nouvel univers rétrofuturiste vraiment passionnant.

DenisLabbe
8
Écrit par

Créée

le 7 août 2022

Modifiée

le 7 août 2022

Critique lue 11 fois

Denis Labbe

Écrit par

Critique lue 11 fois

D'autres avis sur Prey

Prey
lait-gris
5

Géraldine la rebelle contre Prosper le rastaquouère

Géraldine est une rebElle.Elle dort avec son maquillage émo, en attendant un vrai tatouage de grande.Elle tire la gueule tout le temps, pour paraître badass, (street credibility). Elle n'aime pas la...

le 14 août 2022

76 j'aime

22

Prey
RedArrow
7

Pré-Predator

Après l'avoir laissé empêtré dans le ridicule impardonnable de "The Predator" (2018) commis par un Shane Black en roue libre, on commençait à croire que l'heure d'une retraite bien méritée était...

le 5 août 2022

56 j'aime

12

Prey
Boubakar
3

Leave Predator alone !

Au XVIIIe siècle, sur le territoire des Comanches, une jeune indienne, Naru, va devoir faire face à une créature inconnue qui a le pouvoir de disparaitre... Le carton de Predator, le film signé John...

le 7 août 2022

41 j'aime

9

Du même critique

Lupin
DenisLabbe
3

Loupé : dans l'ombre d'Omar

Lupin (2021) Lancée à grands renforts de publicité, cette série Netflix s’appuie sur une distribution construite autour d’Omar Sy et une intrigue soi-disant basée sur des références à Arsène Lupin...

le 8 janv. 2021

21 j'aime

10

Tribes of Europa
DenisLabbe
5

Les 100 de l'Europe

Série allemande Netflix, tournée en allemand et en anglais, Tribes of Europa s’inscrit dans une mouvance postapocalyptique à la mode. A ce sujet, les Allemands ne font pas les choses à moitié : ils y...

le 20 févr. 2021

19 j'aime

Lovecraft Country
DenisLabbe
9

L'Appel d'Ardham

Nouvelle série sur OCS signée HBO, Lovecraft Country s’inspire de l’univers lovecraftien et d’une nouvelle de Matt Ruff pour nous dépeindre une Amérique en pleine déliquescence, gangrenée par ses...

le 17 août 2020

13 j'aime

3