Rares sont les films ayant su vraiment parler de l'école concrètement, des élèves, des professeurs, de la difficulté de ce métier d'enseignant souvent déconsidéré, mal payé, poussant au désespoir même les plus déterminés d'entre eux. « Primaire » en fait partie : situation familiale intenable d'un élève
(à ce titre, la scène avec la toujours excellente Laure Calamy en dit quand même beaucoup),
relations professionnelles parfois difficiles, approche différente de la vocation, inclusion d'enfants handicapés... Tous ces sujets sont abordés avec plus ou moins de profondeur, de cohérence, ayant peut-être tendance à noircir inutilement le trait ou au contraire, faire naître l'espoir au moment où l'on y croit plus.
Mais pourquoi pas : la vie est faite de ces choses et il faut bien avoir quelques motifs de satisfaction pour se convaincre de ne pas tout laisser tomber. Dommage que la forme, presque semi-documentaire, manque clairement d'ampleur pour amener le film vers une plus grande puissance émotionnelle, le scénario ne pouvant, en définitive, s'empêcher de tomber dans une forme d'optimisme pas forcément représentative de la réalité, cette volonté de dédouaner presque entièrement
le comportement odieux du fils de l'héroïne m'ayant paru pour le moins étonnant, tout comme l'intégration de cette sous-intrigue amoureuse sans grand intérêt avec Vincent Elbaz.
Reste une œuvre très honorable, intelligente et sincère dans sa démarche : une belle déclaration d'amour à la profession, joliment incarnée, notamment par une Sara Forestier aussi crédible qu'inattendue.