Le Diable s'habille en crachat
Pour son deuxième volet de la "Trilogie de l'Apocalypse", et après un générique d'introduction d'environ 9 minutes (!), Carpenter nous plonge au cœur d’une histoire sombre, dans un contexte de fin du monde.
Il est question de culte répondant au nom de "Fraternité du Slip" (à moins que je ne fasse erreur dans la traduction...), d'un héros moustachu des eighties incarné par Jameson Parker, et d'échanges de fluides. Croyez-le ou non après avoir lu une telle description, Big John ne s'est pas encore lancé dans le porno. C'est donc bien à de l'horreur et à du suspense que l'on aura affaire. En demi-teinte cependant, car j'en ressors vraiment avec l'occulte entre deux chaises...
Dans les points positifs, je retiendrai Jameson Parker, à la carrière assez anecdotique, Donald Pleasence qui garde son bon vieux patronyme de Loomis, Victor Wong, qui a joué dans autant de bons films que de navets, la bande son, les séquences de rêve, plutôt flippantes, et enfin le coucou d'Alice Cooper. L'idée de huis-clos dans une vieille église est franchement sympathique, pourtant ça sent le chemin de croix pour le réalisateur. Faute de budget, on se retrouve rapidement face à un huis-clos du pauvre, qui ne vaut pas un clou ou presque. Un huis-clou en quelque sorte. D'ailleurs, si Carpenter est crédité sous le pseudonyme "Martin Quatermass", en hommage à un personnage de fiction, ne peut-on également y voir le signe d'une oeuvre qu'il n'assume pas ?
Qu'importe. L'intrigue qui se déroule sous nos yeux est assez prévisible. Les personnages, scientifiques et étudiants, sont souvent caricaturaux, et les dialogues sont ponctués de quelques belles incohérences (bonjour la datation d'un artefact de 7 millions d'années au carbone 14 !). L'idée du cylindre abritant un être maléfique est à la fois originale et...mauvaise ! Sérieusement, le liquide qui se répand, puis la transmission d'une personne à l'autre par régurgitation de bouche à bouche: vomi soit qui mal y pense ! Emétophobes, fuyez ! A côté de ça, Dennis Dun fait des blagues pas drôles alors qu'il est en danger de mort, on subit une romance vite expédiée...en bref, de la part du géniteur de The Thing et New York 1997, je m'attendais à quelque chose de plus relevé !
Tel un joueur du Bayern en quête d'un nouveau leitmotiv, "faut avancer de l'avant", et conclure cette trilogie en visionnant "L'antre de la folie". L'avenir me dira si ce "Prince of Darkness" en est le maillon faible ou non. En attendant, quand on voit la tiédeur et l'aspect fauché de l'entreprise, on ne s'attend pas à une fin aussi parfaite. Une telle ouverture, un tel dénouement sans concessions, ça tend à disparaître. C'est sûr que quand ça te tombe dessus, ça t'en bouche un coin !