Dès les premiers instants, on sait que l'on est chez John Carpenter, son style est identifiable parmi tant d'autres et le générique, combiné à la bande-son, nous fait ressentir les prémices d'une atmosphère angoissante et tendue.
Prince of Darkness ne déçoit pas de ce point de vue là, offrant bien aux spectateurs une ambiance de plus en plus prenante, fascinante voire malsaine. Retrouvant l'esprit Lovecraft de The Thing, il y mêle son savoir-faire à une intrigue reprenant le concept de la religion chrétienne en émettant des hypothèses graves et folles sur les origines du mal et de Dieu. Il n'hésite pas à aller au bout de ses idées, c'est ce qui fait la réussite du film, il y croit et nous embarque avec lui dans cette quête de la vérité et de la pureté.
Tout est soigné et maîtrisé, les décors sont sobres, Carpenter ne fait jamais dans l'excès et s'occupe surtout de sa mise en scène et de l'atmosphère qui en découle. Tout est fait pour que celle-ci soit unique et prenante, le seul lieu est bien exploité et que dire de tous ces détails qui ne font que sublimer Prince of Darkness. Parmi ceux-ci, impossible d'oublier la première fois que l'on découvre la crypte, avec son fluide vert et ses lumières, mais aussi l'utilisation de la bande de clochards (avec Mr Alice Cooper à sa tête) ou l'utilisation des écrans (télévision, miroir … ).
Il ne prend pas spécialement le temps de nous présenter les personnages et c'est tant mieux, ce n'est pas essentiel et son but est de nous jeter au milieu d'eux et de subir les mêmes évènements, ce qui fonctionne. On découvre les changements chez chacun d'eux, la façon dont ils vont tenter de s'en sortir, jusqu'à un final particulièrement réussi et mémorable. La montée en puissance se fait aussi grâce à la bande originale de Carpenter himself, la tension est bien présente dans les moments propices, tandis que les comédiens se montrent à la hauteur.
Avec Prince of Darkness, John Carpenter continue d'explorer ses thématiques inspirées de Lovecraft et crée une œuvre particulièrement mémorable, constamment sous tension et avec une atmosphère de plus en plus prenante, fascinante, tendue et angoissante.
Second volet de la trilogie de l'Apocalypse, inspirée de Lovecraft.