Précédé d’une réputation pas des plus fameuses, Prince of Persia n’a pourtant rien du navet redouté. Le début, cependant, inquiète avec ses premières séquences dopées à la testostérone et profondément tape-à-l’œil (la vision du héros au ralenti remettant bruyamment dans leur étui ses épées tandis que tout s’écroule derrière lui fait quand même craindre le pire). La suite met heureusement très rapidement un ton globalement en phase avec ce type d’entreprise : esprit fun, humour, recherche du spectaculaire et jeu avec les effets numériques en font une très honorable remise au goût du jour des séries B d’autrefois avec son lot d’effets spéciaux actuels.


Très clairement, on joue ici à fond la carte du divertissement dans une veine Disney telle qu’on l’a toujours connue avec ses héros sans peur et sans reproche, ses traitres aussitôt démasqués, ses personnages secondaires farfelus, sa romance, sa dimension fantastique et sa dose de guimauve. Seule surprise dans ce blockbuster qui n’a priori rien à dire, l’alibi des armes de destruction massive pour justifier l’attaque non-fondée des Perses sur leur voisin d’Alamut. Un élément intéressant qui souligne qu’on ne verse pas seulement dans l’entreprise bête et disciplinée même si, bien évidemment, aucun cliché ne nous est ici épargné.


Le résultat est, il faut l’avouer, fort sympathique. Certes, de très nombreuses séquences puent l’écran vert mais le tournage dans de nombreux extérieurs naturels et l’ambition ludique de l’ensemble apportent des compensations largement suffisantes. On apprécie l’enchaînement des péripéties et on pardonne facilement le côté très formaté du produit présenté. La seule ombre au tableau, au final, est la volonté de coller au plus près de l’esprit jeu vidéo en multipliant les scènes de combat fatigantes avec son découpage ultra serré et les acrobaties insensées héritées du jeu de plateaux. A la place de ces scènes redondantes mal fagotées, on aurait préféré que le script soit par moments plus approfondi et davantage tourné vers l'aventure : c'est bête à dire mais au cinéma, on préfère les cinématiques aux bastonnades qui font passer les niveaux.

Play-It-Again-Seb
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Classement des films que j'ai vus (ou revus) en 2021

Créée

le 26 juil. 2021

Critique lue 103 fois

6 j'aime

5 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 103 fois

6
5

D'autres avis sur Prince of Persia - Les Sables du temps

Prince of Persia - Les Sables du temps
Aqualudo
7

La théorie du FAHG

On ne le voit pas là, mais j'ai pris ma robe d'avocat, révisé mon Cicéron bref, je veux défendre ce film. Si on s'intéresse à sa moyenne, c'est quand même pas reluisant. Les critiques sont souvent...

le 1 mai 2013

29 j'aime

13

Prince of Persia - Les Sables du temps
Jambalaya
6

Le sable détend

Globalement les adaptations cinématographiques sont loupées, malgré le fait qu’aujourd’hui un jeu vidéo se produit de plus en plus sur le modèle d'un film. Pourtant, sans dire que Prince Of Persia...

le 24 juil. 2013

25 j'aime

5

Prince of Persia - Les Sables du temps
Rano84
3

Perse et peau lisse.

A l'origine, Prince of Persia est un jeu vidéo crée par Jordan Mechner en 1989 sur Apple 2. Sur fond de décors des mille et une nuits, le but du jeu est d'arriver à sauver une princesse avant le...

le 23 sept. 2013

15 j'aime

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 15 nov. 2023

22 j'aime

22

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10