Un classique du film de cape et d’épée, mélangeant romance et aventure dans une intrigue qui joue aussi bien avec les stéréotypes qu’elle s’en moque un petit peu. Sans pour autant verser non plus dans la parodie (on est plutôt dans une pastiche), on retrouve donc bien tous les codes du genre, ainsi que les archétypes, teinté d’ironie et de dérision, non sans un certain hommage aussi. Les personnages hauts en couleur, l’antagoniste qui cache à peine sa vraie nature, la surenchère de certaines scènes qui frisent le ridicule mais en demeurent hilarantes, ou bien à l’inverse celles qui joue sur un cliché jusqu’à en perdre aussi bien les personnages que les spectateurs. Ce film est donc un condensé d’humour qui fonctionne à merveille dans le cadre de son récit et du genre.
L’aventure elle-même, qui pourrait paraître secondaire, joue pourtant un rôle essentiel, puisque plusieurs personnages auront droit à un arc narratifs complet et convaincants. Que ce soit la quête de Bouton d’or et Wesley, la vengeance de Montoya, l’égoïsme de Humperdinck, ou les machinations du comte Rugen, chacun des fils rouge s’entremêle avec les autres pour donner à l’histoire une base assez solide pour développer l’ironie et l’humour qui animent le reste du film. Si bien qu’on se laisse porter par le narrateur, à l’image de son petit-fils, et qu’on se prend à prendre position pour soutenir les personnages. C’est un exercice pas si simple et que Rob Reiner et William Goldman réussissent pourtant à merveille et avec une facilité presque déconcertante.
Le casting est dans l’ensemble plutôt bon, que ce soit par rapport aux rôles qu’iels incarnent, mais aussi par rapport aux archétypes et stéréotypes qu’iels portent. À l’image de l’intrigue, il y a un équilibre trouvé entre la dérision et l’intérêt narratif pour rendre l’ensemble à la fois cohérent et pertinent dans son propre univers. À l’image de la musique, des décors ou encore de la mise en scène, qui là aussi joue sur pas mal de codes, à la fois pour nous induire en erreur et jouer avec nos attentes, mais aussi pour donner une dimension épique et captivante à l’histoire, nous y plongeant dès les premiers instants.
Princess Bride est donc un film très sympa, qui va au-delà des apparences tout en jouant sur plusieurs tableaux. On y trouve un sorte de cohésion organique à l’œuvre, qui fait que chaque pièce s’articule parfaitement aux autres pour donner une œuvre efficace qui peut se regarder à tout âge, tant il y a de niveaux de lectures, et rester tout aussi bon.