Avant d'être un tâcheron médiocre et sans ambition bouffé définitivement par son premier blockbuster au début des 90's, allant même jusqu'à proposer il y a peu une suite blasphématoire au Lauréat, Rob Reiner était un vrai bon cinéaste des 80's.
Enfant de la balle et de Carl en particulier, le gros Rob commence finalement le cinéma assez tard, mais par des débuts fracassants, avec le cultissime This is Spinal Tap en 1984, faux documentaire plus vrai que nature sur un groupe de heavy metal... Suivront un vague remake de New-York Miami, histoire de révéler John Cusack, Stand By Me, chef d'oeuvre du film d'ados, Princess Bride, donc, Quand Harry rencontre Sally, chef d'oeuvre de la comédie romantique moderne et Misery, film d'angoisse particulièrement réussi.
Le reste, vous pouvez le jeter à la poubelle.
Comme vous le voyez, le monsieur s'essaie à tous les genres, et, en 1987, il s'attaque à un livre déjà mythique paru quinze ans plus tôt en demandant à William Goldman d'adapter lui-même son oeuvre.
Princess Bride est un film rare et précieux pour tout un tas de raisons très bien relevées par Kalian, Ao ou Hypérion. Hybride de nature comme de composition, le film arrive miraculeusement à être toujours parfaitement dans le ton. Les combats sont superbes, le coup des trois épreuves est particulièrement brillant, les personnages sont tous attachants, même ce bon vieil albinos parvient à marquer les esprits en 15 secondes de présence... Et je ne vous parle pas de Billy Crystal...
Dans le rôle titre, Robin Wright fait ses premiers pas à l'écran, le vrai en tout cas, pour faire oublier Santa Barbara... et elle y est très bien.
Mais je voudrais m'arrêter un instant sur Cary Elwes, formidable héros bondissant à l'humour à froid mais ravageur, qui trouva ici une occasion unique dans sa carrière de mêler son physique de blondinet fadasse et son potentiel comique sous-employé ailleurs (et oui, j'ai bien vu Sacré Robin des Bois, hélas...).
Depuis à chaque nouveau rôle plus que secondaire de ce brave Cary, j'ai une pensée mélancolique pour sa gloire passée, versant quelques larmes sur le héros éternel qui plait aussi bien à une ribambelle de gosses de 4 à 8 ans (j'ai essayé la semaine dernière) qu'à un vieux bougon trentenaire...
La dernière fois, c'était des larmes de sang, il "joue" le pilote dans l'affreux Tintin de Spielberg, présence à l'écran garantie de vingt-quatre secondes, rien que pour ça, j'aurais dû être plus sévère avec le film...