Il y a du bon dans ce monde monsieur Frodon
J’ai donc revu Princesse Mononoke ce dimanche. Je le trouve moins extraordinaire que lors de mon premier visionnage il y a une bonne quinzaine d’années désormais. J’étais alors à peu près persuadé de voir un chef d’œuvre immortel, et je ne peux que constater qu’il a moins résisté au temps que je ne le croyais. Ceci étant, il reste d’une excellente facture, en particulier visuellement ou les décors sont vraiment d’une qualité assez invraisemblable.
Il conserve à mes yeux (d’enfant) cette qualité rare de montrer du merveilleux à l’écran et c’est déjà beaucoup vu la laideur ordinaire des productions cinématographiques. Par ailleurs, j’accroche toujours à l’univers, à l’histoire, à une bonne partie des personnages (j’aime beaucoup la ville de fer en particulier, son organisation, son chef…).
Mais, car il y a un mais, il y a quelques défauts que je n’avais pas su (pu, voulu rayez la mention inutile) : le héros, Ashitaka, est chiant comme la mort avec son air hyper concerné et sa volonté de « vivrensemble », il manque d’aspérités et c’est dommage car il est difficile de s’y attacher. J’ajouterais que le propos, pour symbolique qu’il soit, est à peine plus profond que celui d’Avatar, ce qui n’est pas peu dire.
Enfin, malgré tout, ça reste un film d’une excellente tenue, très largement supérieur aux derniers que j’ai vu : « Le château ambulant » et « le vent se lève ». Miyazaki est définitivement un grand monsieur du cinéma, dommage qu’il n’ait pu conserver ce niveau d’excellence jusqu’à la fin de sa riche carrière.
Comme souvent à la fin d’un de ses films je me suis retrouvé partagé entre les-étoiles-plein-les-yeux d’un côté, et la mélancolie de l’autre. La description de la fin d’un monde, l’avènement d’une civilisation sans magie, l’âge de l’homme pour résumer, c’est triste. C’est triste mais c’est beau. Et puis c’est aujourd’hui par des gens comme Miyazaki et d’autres que l’on peut se rappeler avec plaisir que si la magie a disparu du monde matériel, elle est encore présente chez certains cinéastes, écrivains, artistes en général.
Et que ça vaut peut la peine de continuer à espérer.
Peut-être.