Princesse Mononoké par Miroir-rioriM
Allez, on se motive, et on essaie de faire un truc un peu plus développé sur Miyazaki que deux trois lignes élogieuses...
Que la force de SensCritique soit avec moi !
Parce que oui, comme j'avais dit sur une autre critique, il est assez difficile d'aller plus loin que la louange sur deux petits paragraphes quand on critique une oeuvre de Miyazaki, tant l'expérience est unique.
Tout d'abord, c'est le premier Miyazaki, que j'ai vu, par pure curiosité, sans aucun a priori positif, et c'est le film qui m'a fait tomber amoureux du cinéma d'Animation, clairement.
Princesse Mononoké, c'est une oeuvre quasi-parfaite, maîtrisée de bout en bout, avec une force et une intensité incroyable.
Sur la forme, la réalisation est incroyable. Les plans sont parfaitement choisis pour exprimer l'émotion choisie et le symbolisme ne passe pas à la trappe.
Le dessin est juste, et le sens esthétique est sublimé. Le peu de support informatique utilisé ne se voit pas et ne gâche pas le film. Je pense que le Cinéma d'Animation devrait aller dans cette voie, et ne pas continuer dans la 3D impersonnelle.
La B.O soutiens le récit de façon très efficace.
L'épique y est très bien représenté, les combats ne sont pas ridicules mais intenses.
On a un équilibre entre les phases de réflexion, de dialogue, de poésie et d'action. Le tout donne un ensemble cohérent.
Le film développe un propos non manichéen sur le combat entre la nature et l'industrialisation à travers trois personnages.
La princesse Mononoké, aussi appelée San, est l'avatar humain de la nature magnifique, noble mais sauvage et amorale. On va découvrir à travers elle les différents esprits de la forêt, et la mythologie traditionnelle japonaise sublimée dans un environnement magnifique.
Dame Eboshi est quant à elle la représentante de l'humanité inventive, généreuse, mais impitoyable quant à la continuité de son développement technologique, et quelques peu destructrice.
Face à ses deux incarnations, on va avoir :
D'un côté, le Prince Ashikata, qui représente la communauté rurale, et qui va essayer de faire cohabiter ces deux mondes opposés.
De l'autre, le seigneur de guerre Hasano représentant la violence brutale et arbitraire, guerrière, qui va combattre à la fois dame Eboshi et la Nature, pour son propre profit.
L'histoire débute par la corruption d'Ashikata, qui va essayer de se débarrasser par une épopée épique qui va le faire entrer dans un conflit malgré lui. Le thème est profondément dramatique.
Les thèmes abordé sont donc très divers, et le film est riche, tout simplement.
La protection de l'environnement y est bien sûr évident, mais on aborde aussi le thème de la guerre, du féminisme, de la maladie, de l'amour...
Transparaissent aussi des thèmes historiques sur le Japon Féodal, l'animisme et la culture japonaise dans sa globalité.
Je pense qu'il faut regarder ce film plusieurs fois, à la fois pour saisir le propos, la poésie, la forme et la beauté. Et c'est honnêtement un film dont on ne se lasse pas.
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On peut peut être regretter le fait que le film se conforme à un fin heureuse, mais j'espère que ça s'inscrit dans un optimisme fondamental, et pas une logique de produit.
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Au final, le film reste fondamentalement puissant, et je le conseillerais à n'importe qui ( assez mature, tout de même, car Princesse Mononoké s'adresse avant tout aux adultes ). C'est brutal et violent, oui, mais ça sert profondément le film, et Mononoké n'aurait pas supporté un autre traitement.