Derrière le divertissement déluré, coloré, inattendu, réjouissant, émouvant, esthétiquement halluciné (on se souviendra de visions sublimes autant que décalées, de très belles scènes - la fête avec les aborigènes - et d'une B.O. mémorable), Priscilla, folle du désert est aussi et surtout une belle réflexion sur la "différence" et son acceptation ou son (peut-être compréhensible bien que condamnable) rejet, sur le voyage et son éternel retour, sur ce qui crée une communauté, un chez-soi, sur les malheurs passés qui font les hommes et les femmes du présent, sur l'acceptation de la parentalité et de l'amour quand on le pensait définitivement radié de son existence.
Un film sur les racines que l'on a, celles desquelles on se détache, et celles qu'on plante ailleurs, et une si vraie réflexion sur la cause gay, en plus d'une mise en avant rare de l'art de la performance Drag-Queen, ses enjeux, ses mécanismes, son besoin communautaire et sa libération par la ville.
En plus de nous émouvoir et de grandement nous amuser, grâce notamment aux performances exceptionnelles et à contre-emploi total des trois comédiens principaux, cette Priscilla est donc un road-movie engagé mais léger, profond mais burlesque, un film au message passionnant et émouvant, prouvant qu'il est toujours possible d'allier les deux.
https://www.youtube.com/watch?v=kevJJDQloNE&ab_channel=Movieclips