Rien de plus glaçant que les banlieues américaines en hiver...
Ce thriller psychologique aux accents mélodramatiques se révèle prenant de bout en bout malgré sa durée de 153 minutes,et en dépit d'un trou d'air à mi-parcours. Denis Villeneuve,cinéaste canadien très doué a les épaules assez larges pour mener cette histoire sombre et terrifiante de l'enlèvement de deux gamines de 6 ans dans une petite ville de Pennsylvanie. A partir de là,"Prisoners" suit un double point de du détective Loki qui mène son enquête avec la force tranquille de celui qui sait que seuls l'accumulation d'indices et la lucidité qui va avec,lui permettront de résoudre ces inquiétants kidnappings. Jake Gyllenhall apparaît très à l'aise en flic désabusé et méticuleux qui rappelle fortement son personnage de journaliste de "Zodiac". L'autre point de vue est celui de Keller Dover,le père d'une des fillettes,ivre de douleur,qui se lançe dans une vendetta personnelle,à commençer par le premier suspect,trop rapidement relâché à son gôut. Hugh Jackman,à la présence imposante et à la rage extériorisée,flirte en plusieurs occasions avec le surjeu. Le film réserve son lot de twist imprévisibles. Surtout,il bénéficie d'une atmosphère angoissante à souhait et d'un sens du cadre très sûr de Villeneuve,qui de plus utilise très efficacement les métaphores religieuses. Un très bon thriller à l'ancienne.