Baigné dans une atmosphère hivernale dépressive à souhait, Prisoners nous plonge dans les conséquences de la disparition de deux fillettes. D'un côté, l'enquête de la police, difficile à résoudre et à gérer (superbe composition de Jake Gyllenhaal). D'un autre, les réactions des familles, notamment celle de Keller, le père interprété par Hugh Jackman.
On remarquera au passage l'intelligence de la mise en scène. Le réalisateur ne porte aucun jugement personnel sur les motivations de Keller, mais pousse le spectateur à réfléchir autour de la notion de morale. La conduite de cet homme ordinaire nous questionne sur notre propre comportement face à une telle situation, et difficile d'imaginer lequel il sera.
En tout cas, dans un ultime instant, l'arbitrage sur le sort de Keller nous est accordé. Mérite-t-il la rédemption en étant sauvé, ou son déchaînement barbare cache-t-il une violence refoulée non pardonnable?