Peu coutumier aux films conventionnels, d'autant plus lorsqu'ils sont d'une autre époque,
Peu enthousiaste à l'idée de recommander des films,
Peu admiratif des films sur le sport, la compétition et encore moins porté sur le base-ball,
Fear Strikes out m'est apparu comme une oeuvre qui m'a étonné.

Alors... Est-ce par le biais de cet étonnement que j'ai entrebaillé par la porte de l'indulgence ? Est-ce parce que ce film développe de rares qualités ? Est-ce ma considération pour les perles rares qui me fait perdre ma lucidité cinéphile ?

Mais qu'a-t-on sincèrement à foutre de Jimmy Piersall ?

Je ne saurais, prétentieux que je suis, répondre et donc satisfaire cette demande. Il me reste qu'à donner du sens à ce questionnement et la distinction que je porte en regard de ce film.

Tout commence avec une musique digne des jeux de cirque, avec des gros cuivres élancés et triomphants, avec de grands stades aussi, avec des gens qui se saigneraient les quatre veines pour obtenir leur quart d'heure de célébrité.
Ces gens, c'est la famille Piersall, alimenté d'une mère atavique, d'un père humilié dans l'existence de n'avoir su jouer à la hauteur de ses espérances et un fiston, Jim, qui dès le plus jeune âge ressent la pression et la culpabilité tacite qui pèse sur ses épaules. S'il veut la fierté, la protection et l'amour de son père, il devra souffrir le martyr sans lui montrer cette douleur psychique qu'il traîne. S'il veut cet amour, il devra avoir peur et se nourrir de cette peur. Et lorsqu'on grandit, dans un esprit compétitif, avec cet amour ambivalent, c'est l'individu qui se brise, qui est relégué derrière la pathologie. Ce n'est plus qu'elle au bout d'un moment.

Ce rôle est sur mesure pour Perkins et nul doute que ce jeu double lui servira pour être propulsé dans le sein de Norman Bates. Chaque scène est une sorte de torture où Jim, hypnotisé par son père puis par son épouse puis par la responsabilité d'un enfant qu'il a fait comme s'il voulait plaire à son père, Jim Piersall agit parce qu'il se pense condamné par la réussite.
Andy-Capet
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le 23 janv. 2014

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Andy Capet

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