Bon alors ... Ce n'est pas vraiment un film, il s'agit plutôt d'un ancêtre de clip de recrutement pour l'armée US, d'une heure tout rond. J'ai été gentil, y a pas vraiment de scénario (ou je n'y ai pas fait attention), et l'humour fait pâle figure face aux géants du burlesque des décennies précédentes. Ça rigole, ça chante et ça trompette bien dans les casernes, dîners, concerts et bals au bras des auxiliaires féminines entre deux appels d'inspections au clairon et entraînements sous l'oeil et les mimiques de l'un des Three Stooges (Shemp Howard) ... En fait il est là le véritable intérêt : quelques crooners qui donnent de la voix, un trompettiste virtuose (Harry James, je crois qu'il se nomme ainsi), du swing et surtout, SURTOUT, les numéros des sémillantes et inimitables Andrews Sisters (le film serait très certainement tombé dans l'oubli sans leur présence) dans leurs mythiques tenues d'auxiliaires aux armées, et l'adorable et regrettée Patty (elle est décédée le 31 janvier 2013 à 94 ans) se distingue comme toujours. "That's the moon my son", c'est mon numéro préféré du lot.
De la propagande bien joyeuse, mais pas "inoffensive", c'était ce qu'on appelle du "gung-ho patriotism" : il s'agissait d'abord et avant tout de vendre une guerre et de motiver les boys à aller se faire tuer contre les japonais et les allemands, avec "We've got a job to do" des Andrews pour accompagner les toutes dernières images, faites d'usines tournant à plein régime et de bombardiers remplissant le ciel prêts à aller déverser leurs kilotonnes de bombes. Those were the days.