Adepte des sujet de société, Stanley Kramer s'attaque ici à l'intégrisme religieux rejetant toute théories contraires aux saintes écritures. Inspiré du procès d'un professeur enseignant la théorie de l'évolution qui eu lieu en 1925, ce film n'est plus guère d'actualité en 1960. Ce qui était un phénomène répandu 40 ans plus tôt est beaucoup plus marginal au moment de la sortie du film. Aussi je pense qu'il faut voir plus large.
Procès de Singe est un réquisitoire contre toute forme d'immobilisme intellectuel. Certes, pendant des siècles l'obscurantisme religieux a été la cause du non-progrès des sciences. Et comme il est rappelé dans le film il s'en est fallu de peu que Galilée ne finisse au bûcher. Mais en extrapolant on peut y voir une critique de la fermeture d'esprit. C'est en acceptant d'ouvrir le débat et en examinant sérieusement toutes les possibilités que l'on progresse.
D'ailleurs Stanley Kramer n'est pas totalement anti-religieux dans son propos. Il démontre que l'on peut croire en dieu sans prendre au pied de la lettre chaque verset de la bible, qui est rempli d'incohérence. Ma préférée : comment Caïn a-t-il pu engendrer une progéniture puisque la seule femme au monde était … sa mère? Mais croire en dieu et se sentir chrétien est bien différent du fait de considérer la bible comme le seul livre scientifiquement valable.
Bien que manquant parfois de finesse Stanley Kramer réussi un thriller judiciaire intéressant, là où beaucoup arrive juste à nous endormir. Un film où la tension est palpable à tous les instants dans l'atmosphère moite du sud américain. A défaut d'une écriture subtile et intelligente cette œuvre vaut surtout pour ses acteurs remarquables. A commencer par Spencer Tracy dont c'est la première des quatre collaborations avec Kramer.
Largement passe aux oubliettes, Procès de Singe mérite d'être redécouvert, en tant que porteur d'une morale universelle et qui ne sera jamais désuète.