Dans la vraie vie, elles s'appellent Audrey et Diane Pleynet. Frédéric et Valentin Potier se sont inspirés des débuts de l'histoire de ces sœurs jumelles et l'ont transposé de nos jours, pour réaliser Prodigieuses qui aurait pu tout aussi bien s'intituler Miraculeuses, eu égard aux épreuves que ces deux pianistes virtuoses ont dû traverser. Le récit est édifiant et gavé de bons et forts sentiments s'écrieront peut-être les esprits chagrins mais il est surtout magnifique et rendu passionnant par l'intelligence de sa progression dramatique, avec variation des relations entre les deux belles sœurs, et la qualité de sa mise en scène. Sans compter les passages musicaux qui durent chacun la bonne durée, ce qui n'est pas toujours le cas dans les films consacrés au classique. Il n'y a jamais de chantage à l'émotion dans Prodigieuses même si celle-ci y est bien présente, tout comme certains personnages qui peuvent être de vrais ou de faux méchants,. Isabelle Carré et Frank Dubosc sont bien au générique mais s'ils tiennent parfaitement leur rôle, les deux grandes interprétations du film sont signées par Camille Razat et Mélanie Robert, magnifiques, autant crédibles dans leur gémellité que face au piano. Dans leur sororité, au sens premier du terme, on aura rarement vu aussi lumineux au cinéma, ces dernières années.