J’ai donné des coups de fil, envoyé des textos, posté sur Discord, j’ai assuré que je paierai ma bière après le film… J’ai même proposé des faveurs sexuelles, mais non, rien à faire, nonobstant mon effroyable charisme, personne n’a voulu m’accompagner à la projection.


Faut dire aussi que je fréquente des gens de goût, que l’estampille France Télévision rebute. Je les comprends, c’est un peu comme si c’était écrit « OK boomer » sur l’affiche. C’est vrai aussi que la bande annonce donne envie de fuir à toutes jambes. Pour aller cultiver des pingouins en Antartique par exemple. Ou encore, pour aller chasser le caribou en Laponie.


Cette dernière image convient parfaitement à la situation d’ailleurs: je crois encore au Père Noël, fou que je suis. Je crois encore et toujours au miracle. A un film produit par nos chères chaînes télé, bénéficiant par suite inévitable de l’avance sur recette que c’est nous qui paye, qui ne serait pas une grosse merde destinée à remplir le prime time dans six mois à grand renfort d’auto-promo, et qui serait vu in fine par les pauvres victimes qui regardent encore la télévision je vise personne.


Enfin donc, j’avais un tout petit espoir d’un semblant de début d'embryon de cinéma. Mais non. Néant total. Rien, niente, nimic, nada. The void. Un trou noir sans singularité. De l’anti-matière cinématographique. Je peux pas en dire plus. Je vais me coucher, tout abruti de médiocrité. Si l’idée d’aller voir ce machin vous traversait l’esprit, j’emprunterai à un célèbre barbu, non pas Karl Marx, son injonction définitive: « Fuyez, pauvres fous !! »...

GerardDenfer
3
Écrit par

Créée

le 10 août 2021

Critique lue 542 fois

3 j'aime

GerardDenfer

Écrit par

Critique lue 542 fois

3

D'autres avis sur Profession du père

Profession du père
Selenie
7

Critique de Profession du père par Selenie

Comme à son habitude Améris opte pour un style qui flirte avec la comédie, un ton faussement léger, une fantaisie acidulé pourrait faire croire à du bonheur mais il s'agit bien d'un drame, familial...

le 30 juil. 2021

7 j'aime

4

Profession du père
Aude_L
5

Les Timbrés Anonymes

L'adaptation du roman de Sorj Chalandon a beau être honnête, s'offrir un Benoït Poelvoorde en très grande forme et un jeune Jules Lefebvre désarmant, on a un peu l'impression d'avoir navigué à vue...

le 2 août 2021

6 j'aime

Profession du père
Pout
4

Carpe 'Blèmes

Profession du père est la première adaptation au cinéma d'un roman de Sorj Chalandon, journaliste et écrivain français, dont l'œuvre a été préalablement adaptée en bande dessinée sous le même titre...

Par

le 10 févr. 2021

6 j'aime

Du même critique

Chronique d’une liaison passagère
GerardDenfer
2

Masturbation bourgeoise

Un énième avatar de ce cinéma bourgeois français chiant comme l’herpès, qu’on nous sert à coup de louches de plus en plus volumineuses depuis quelques décennies. Donc, apparts somptueux au coeur de...

le 21 sept. 2022

53 j'aime

21

Sur les chemins noirs
GerardDenfer
3

Vous avez dit moisi ?

A peine entrai-je dans la salle, qu’un horrible doute m’empoigna la prostate. La plupart des nombreux sièges occupés l’étaient par des personnes plus âgées que Brigitte Macron. Elles savaient...

le 24 mars 2023

16 j'aime

17

Le Dernier Duel
GerardDenfer
4

Plus miteux que #metoo

Le réalisateur le plus surestimé de sa génération sort un film avec, à l’écran et au scénario, les deux endives cuites les plus bankables d’Hollywood. Tous les voyants rouges, les warnings et les...

le 16 oct. 2021

13 j'aime

7