Dans l’espace, personne ne vous entend bailler
Je n’arrive même pas à être énervée. Je suis juste restée coi. A l’instar Torpenn, j’ai une infinie tolérance pour Scott, à chaque fois, je me dis que ça peut être bien car il a le mérite d’avoir fait des films que je trouve très bons. Cette tolérance se retrouve totalement injustifiée depuis Prometheus, ce vomitif objet filmique qui a eu l’audace de réunir en deux heures les pires clichés du genre.
Et en plus, c’est moche.
Je ne vais pas réitérer le catalogue des incohérences, d’autres camarades l’ont fort bien fait de leur côté (LeYeti, Gozer, Real_Folk_Blues, Ao). Je vous propose d’aller les lire, surtout avant de voir le film, cela vous évitera de perdre deux heures précieuses de votre vie.
Cependant, je souhaite tout de même attirer l’attention sur deux, trois choses, absolument grotesques qui font de Prometheus un film beaucoup moins sympathique à voir que Mega Shark vs Giant Octopus de Jack Perez (finalement très honorable).
Sachez donc que dans ce film :
- Un vaisseau spatial se conduit à l’aide d’un pipeau
- Une césarienne sans morphine, ça gratte un peu. Avis aux geignardes qui grincent des dents après une épisio : lopettes !
- On peut dépenser 1000 milliards de dollars dans une expédition qui a pour but de transformer le cours de l’Humanité par la rencontre d’extra-terrestres, mais sans expliquer en amont aux participants où ils mettent les pieds… Sans compter que l’on choisit des scientifiques qui viennent d’avoir leur diplôme. Rappelons que Neil Armstrong avait 40 ans lorsqu’il fut choisi pour poser le pied sur la lune.
- L’atmosphère d’une planète peut-être très changeante : là je peux respirer, là je peux pas, je peux, je peux pas, je peux…
Bref, ce film a été écrit avec les Crayola® de Musso sans aucun doute. Il se révèle totalement impersonnel et d’une infinie froideur. On se met à douter sur la possibilité que certains des acteurs n’aient pas été disponibles en même temps, si bien que les scènes ont l’air d’avoir été tournées de façon totalement indépendantes les unes des autres, interaction zéro. Moi aussi lorsque je sortirai un alien de mon bedon, j’arriverai en sang dans une pièce remplie de monde en m’asseyant sur un siège et faisant « ppfiou », et on me parlera de la pluie et du beau temps.
Enfin, j’avais annoncé l’absence de catalogue d’incohérences, je vais donc m’arrêter là. Au fond, la seule chose que j’ai trouvée un tant soit peu intéressante, c’est la toute dernière scène. Non pas parce qu’elle laisse la porte ouverte à une suite (là à la limite j’en ai rien à moudre) mais parce qu’elle donne une explication sympathique à l’apparence des Aliens® tels que nous les connaissons. Voilà, c’est juste ça.
Pour le reste, sérieux les mecs, j’ai presque envie de revoir Blade Runner…