Je ne pense pas mentir en écrivant que Prometheus, lié au même univers qu'Alien réalisé en 1979 par le même Ridley Scott, était attendu avec impatience. Enfin, la question autour du mystérieux space jockey fossilisé allait être abordée dans un film, pas directement néanmoins, le vieil écossais ayant fait le choix d'emmener dans une direction nouvelle, idée très bonne à la base, un autre endroit où se passent des évènements antérieurs de quelques décennies à la terrifiante mésaventure de l'équipage du Nostromo.
ENFIN !
Ce jour de mai 2012 (neuf ans déjà ? que le temps passe !), je sortis de la salle dans un état dépité, me demandant si j'avais bien vu ce que j'étais venu voir.
Rappelez-vous cette toute première bande annonce ! Rappelez-vous comment elle donnait envie, comment nous avions hâte d'arriver à ce jour qui promettait de faire battre le palpitant ! Au lieu de ça ... Malgré les belles images mais ça ne fait pas tout.
Sir Ridley Scott nous a livré un préquel détourné en demi-teinte, avec une déception à la clé aussi conséquente qu'une belle promesse non tenue. Un mensonge. Le vieux réalisateur nous a menés en vaisseau onéreux pour nous montrer pas grand chose de satisfaisant. Ah, si, cet équipage reprochable avec dans les rôles de tête, une paléontologue bigote convaincue de sa foi, son compagnon immature et alcoolique dépressif, un punk mal embouché qui a pour métier la géologie, un exobiologiste débile et bien faible contradicteur darwiniste face à la bigote, une blonde frigide qui demande des comptes, un commandant pilote écrit pour le clin d'oeil envers les personnages de Parker et d'Apone au début du film. Et l'androïde qui a la science infuse et se permet des expériences douteuses. Une partie de ce petit monde n'ira pas plus loin qu'une seule exploration du site trouvé sur l'exoplanète où sont supposés se trouver les fameux Ingénieurs qui auraient créé les Humains en des temps d'avant l'Histoire. Un seul dôme rocheux visité sur quatre ou cinq autres plus loin, où ça commence à partir en couille dès que le keupon géologue et le niais exobiologiste se perdent comme des cons dans le lieu cartographié par des petits drones. Ils perdront la vie, l'un par un super nématode dopé au liquide noir qui endommagera, allié à de l'acide corporelle mélangé a du liquide noir, la tronche de l'autre cas social émotif et antipathique. Ce dernier, muté en méchant zombi, finira vitrifié après un petit carnage dans les cales du Prometheus.
Et le space jockey dans tout ça ? Ou plus précisément un autre être supposé être de la même espèce ? Bah lui, géant humanoïde très blanc badass mais qui fait rikiki à côté du mystérieux fossilisé du film de 1979. Il est réveillé très mécontent et qu'il dézingue tout le reste pas encore tué dans le vaisseau identique à celui échoué sur LV 426 dans Alien. "GROOOUH" sera sa seule parole qu'emportera dans la mort le vieux Weyland crevant comme une merde, à la manière d'un antagoniste d'Indiana Jones refroidi par l'artefact qu'il pensait posséder pour lui seul. Quand on pense qu'il existe une scène de dialogue entre David l'androïde, le vieux Weyland et l'Ingénieur sortie de sa phase de sommeil bimillénaire mais qu'elle a été coupée du montage. Et la bigote Elisabeth Shaw, le ventre fraîchement suturé après une césarienne éprouvante (extraire un poulpe d'une moule, c'est douloureux), n'aura pas les réponses qu'elle attendait (de pourquoi les créateurs supposés veulent éradiquer les terriens) comme pour nous, les spectateurs, à cause du vieux Weyland qui n'était qu'un connard égoïste de la pire espèce.
Il faudra attendre et hélas pour rien encore, le navrant Alien Covenant cinq ans plus tard.
Pas de grands frissons. Pas d'adrénaline. Pas de fascination (comme pouvait suggérer l'affiche). Juste une sale déception. Merci Sir Ridley !