On devait s’y attendre. Le voir venir de loin. Mais non. Tout le monde a cru (ou espéré) que ce film se fondrai naturellement dans la saga Alien et en adopterai les caractéristiques. Il va sans dire que ce n’est pas le cas. Prometheus est le genre de film qui fait croire au chef d’œuvre pour accoucher d’une souris (ou d’un facehugger dans le cas présent).
Peut-on dire pour autant qu’il est mauvais ? Chacun tranchera. Mais le film a pour lui deux atouts majeurs.
Premièrement, une bande annonce tout simplement excellente. Flippante, nerveuse, envoutante et majestueuse. Le tout en moins de deux minutes, on est pas loin de l’exploit. Elle a sans aucun doute contribué à placer en Prometheus des attentes considérables, et l’a donc fait tomber d’autant plus haut, mais c’est un tel bonheur qu'il fallait en parler.
Le deuxième atout du film ? La franchise et l’espoir. L’espoir de voir une suite qui nous en apprendra plus sur l’univers d’Alien, l’espoir de replonger dans des couloirs sombres et exigus pour échapper à des créatures aussi rapides que vicieuses, l’espoir de hurler de peur dans l’infinité de l’espace sans que personne ne nous entende. Ce sera peut être pour l’opus suivant.
Prometheus devait aussi amener une notion de gigantisme, de vertige. De simples êtres humains face aux mystères de ce qu’ils considèrent comme Dieu, réduis à l’état d’insectes face à leurs créateurs. Il n’en est malheureusement rien. La bande de co(ui)llons embarquée à bord du Prometheus n’a toujours pas compris les règles élémentaires de survie en milieu spatial, à savoir éviter de se perdre dans une construction extraterrestre ou de partir dans l’espace armés de simples lance-flammes.
Même malgré ça, la tension est quasiment inexistante (excepté une scène de space-césarienne plutôt crispante) et pas une fois vous ne sentirez le long de votre nuque la froide terreur d’Alien.
Pour le reste, les effets spéciaux sont irréprochables, la bande son agréable et les décors corrects. Quand à la distribution, Fassbender est le seul acteur vraiment remarquable dans un rôle d’androïde gavé au lactose.
En résumé, ce film est une promesse, une porte que l'on entrouvre, mais manque son rôle de pilier d'une nouvelle saga et on n'en ressort finalement pas grand chose.
La suite est déjà programmée et devrait s’appeler "Paradise". Espérons que ce Paradis là se transforme vite en un Enfer de terreur.