Sans tourner autour du pot : Prometheus est un prequel à Alien ou plutôt à L'UNIVERS d'Alien, c'est une évidence, un constat, un fait. Cependant, loin de donner des réponses précises à ce que l'on attendait, le long-métrage va au contraire poser plus de questions, comme pour amener le spectateur à une nouvelle mythologie science-fictionnelle. La chose était osée, elle est réussie, avec toutefois cet arrière gout de déception quant aux réponses fournies après une si longue attente. Car des éléments de la fameuse saga sont bel et bien présents sans pour autant être ceux que l'on espérait.
Pourtant, Prometheus reste un magnifique film de science-fiction, brillamment imaginé, au scénario travaillé et original (très proche de celui de Mission to Mars néanmoins) et à la mise en scène tout simplement ébouriffante, le réalisateur anglais revenant en fanfare au genre qu'il avait délaissé depuis trente ans. Décors ahurissants, effets visuels époustouflants, casting de rêve et rythme haletant font donc du film une sincère réussite.
Ne vient donc entraver la perfection d'un tel projet que l'ajout justement des éléments de la saga créée par Dan O'Bannon, qui étouffent le film de nouveaux questionnements non pas inutiles mais maladroitement proposés, comme si le scénariste de la série "Lost" (un summum de complexité sans fin, rappelons-le) souhaitait encore plus embrouiller l'esprit des fans qui ne pourront visiblement pas être conquis par le côté prequel alloué au film.
Visuellement parfait, à l'intrigue palpitante et aux moments forts glaçants (comprenant notamment une séquence d'avortement particulièrement oppressante ayant sa place parmi les meilleurs scènes horrifiques tout genre confondu), Prometheus demeure donc au final un film de science-fiction épique s'inscrivant avec réussite dans l'imposant domaine et ce, malgré des défauts immuables qui empêchent le long-métrage d'être ce que l'on peut qualifier de chef-d'œuvre.