"Prometheus", film attendu "comme le messie" par tous ceux qui ont été "marqués à vie" par la découverte de "Alien" s'avère en fait un fascinant ratage. Ratage parce que le scénario abandonne le film en pleine course, et saborde les ambitions "métaphysiques" (amis créationnistes, bonjour !) originelles pour le faire obliquer vers le film d'épouvante pataud, sans grandes idées (… ou plutôt sans aucune idée qui n'ait déjà été utilisée, en mieux, dans "Alien" voici plus de trente ans…). Fascinant parce que la mythologie construite par Scott et son équipe fonctionne bien, et, avec l'aide d'une mise en scène classique et intelligente, d'acteurs convaincants et d'effets visuels régulièrement magnifiques, constitue un spectacle de qualité. Finalement, Ridley Scott aurait sans doute dû jouer la carte de l'horreur pure et dure, comme il l'avait fait si efficacement dans "Alien", lui qui n'est visiblement pas fait pour les grandes interrogations existentielles ("Prometheus" fait d'ailleurs terriblement penser à "Mission to Mars", l'un des seuls ratages de Brian Palma…). Si l'on est pointilleux, on notera plusieurs incohérences dans l'histoire, et surtout on s'étonnera du dernier quart d'heure du film, qui empêche le "bouclage parfait" avec l'introduction de "Alien" qui se profilait pourtant de manière assez propre. [Critique écrite en 2012]