Après plusieurs décennies et passée dans les mains de quatre grand réalisateurs, c'est finalement le papa de la saga Alien, Ridley Scott lui-même, qui décida de reprendre en main un univers adulé par le plus grand nombre, moi y compris.
Prometheus a clairement été un film décevant, tant les erreurs de scénario et d'écriture ont plombé un film pourtant visuellement bluffant. Tout ça pour ça a t-on envie de dire à l'issue du visionnage. Néanmoins, je ne peux m'empêcher d'apprécier ce film. Si je passe sur le mec derrière la caméra dont je suis un grand fan, il est vrai qu'il ressemble à bien des égards à une coquille vide.
Au-delà des erreurs de cohérence flagrantes, notamment dans le rôle que ce film aura dans l'univers Alien, je regrette que Prometheus ne s'émancipe pas suffisamment des premiers films de la saga. Oui, la grande question ici n'est pas la survie dans l'espace face à une créature tueuse, ou même le rôle de la femme dans un monde masculin, mais plutôt les origines de l'Humanité. Voilà bien une question philosophique et spirituelle qui en éloignera plusieurs. Le problème majeur est clairement de survoler ces thèmes en introduisant les Ingénieurs et sans pour autant creuser ces personnages à mon sens intéressants.
Je passe donc les problèmes majeurs du film que d'autres exposent mieux que moi, et je préfère mettre en avant les qualités du film, semblables avec d'autres films du grand Ridley, injustement critiqués tels que Cartel ou Exodus. Avec Prometheus, Ridley Scott a opéré un virage dans sa carrière, se laissant aller à des films plus visuels et plus sensitifs. Tout est question de sensibilité, mais pour ce qui est du côté artistique de Prometheus, nul ne pourrait me contredire sur l'introduction du film exceptionnelle, qui nous plonge directement dans l'ambiance du film.
Des visuels bluffants, une photographie superbe et une musique lyrique, voilà bien des arguments qu'à titre personnel j'adore. Au-delà du divertissement et de la débilité de certains personnages, j'aime le cynisme présenté par le personnage de David, incarné par un Michael Fassbender convaincant. En parlant d'acteurs, c'est Noomi Rapace qui tire la lumière vers elle, à travers notamment la meilleure scène du film. Elle est excellente et tranche avec la position stoïque de Charlize Theron dont le personnage est trop effacé à mon goût. De même pour celui d'Idris Elba, charismatique à souhait, mais lui aussi cantonné à la marge de l'histoire principale.
En somme, malgré des défauts d'écriture criants, qui ne servent qu'à faire avancer une intrigue qui pouvait être mieux approchée, Ridley Scott propose une fresque dans l'espace dont j'aime observer chaque recoin, dans l'attente absolue d'une suite convenable qui répond à des interrogations trop nombreuses, laissées en suspend à la fin de Prometheus. J'attends donc avec impatience Alien: Covenant et c'est avec un plaisir coupable certain que je regarde Prometheus.
7/10.