Sorti la même année que Psychose, Propriété privée va lui aussi très loin dans la perversion et le sulfureux. Son postulat est on ne peut plus clair et osé : deux voyous qui traînent du côté d'une station service voient une jeune bourgeoise à bord d'une belle voiture et décident de la suivre. Ils s'installent à côté de chez elle dans une villa inhabitée. L’un des deux amis est un homo refoulé, et son collègue lui donne pour challenge de baiser cette femme prise au hasard.
Le film suinte et pue le désir et le sexe, multiplie les sous-entendus libidineux et s’enfonce petit à petit dans la perversion.
Tout ça est très intéressant et pouvait donner quelque chose de génial. Le souci c’est que ça ne marche pas vraiment. Le problème vient essentiellement de la mise en scène. Le réalisateur veut se la jouer Orson Welles et se fait plaisir à trouver des angles de caméra « expérimentaux », exagère avec les contre-plongées, les gros plans, accentue la fièvre sur le visage de ses acteurs peu inspirés,....
C’est lourd. Un côté Tennessee Williams mais encore plus pesant. Et comme en plus de ça le montage est hasardeux et la musique omniprésente et insupportable, le film n’est au final que très moyen.