Un film d'infiltré tout ce qu'il y a de plus classique, avec son lot de relations ambiguës, de tragédies et de dilemmes cornéliens. Protégé se démarque tout de même en montrant l'envers de la production des drogues dures à Hong Kong et dans le Triangle d'Or, là où ce genre de films se concentre souvent sur la revente à proprement parler.
Même si la mort de deux des personnages principaux est annoncée dès le départ, le film maintient sans peine l'intérêt grâce à un scénario bien ficelé qui met régulièrement son héros sur la corde raide. Derek Yee s'en tire plutôt bien avec une mise en scène inégale mais le plus souvent sobre et efficace. Andy Lau et Daniel Wu offrent un beau duel/duo. Quelques fautes de goût noircissent tout de même le tableau : deux ou trois effets de montage douteux, la main coupée (wtf ?), ou encore un score sans cesse dans l'emphase. Même si c'est surtout son côté très moralisateur, à l'image du plan final, qui tend à éloigner le film des sommets.