Aux portes du surréalisme mon esprit s'est embrouillé. Déjà le court-métrage me plongeait dans les limbes abyssales d'un dessin animé pas à la portée de tous ; « Decorado » claironné toutes les minutes ne faisait qu’amplifier ce sentiment de malaise, et ne m'apportait donc pas la sérénité mais bien un avertissement du film à venir.
Psiconautas prend alors le relais, le désespoir du film repose aussi sur un scénario fragile qui se base plus sur tout ce qu'il veut dénoncer que sur une prose narratrice. Les oiseaux sont donc pourchassés quand les lapins rêvent de voler, entre histoire de drogues et autres exploitations du genre animal, la police ne se focalise que sur la destruction de Birdboy.
J'avoue à demi-mot que je me suis laissée embrumer dans le sommeil tant j'ai compris très vite que non, je ne comprendrai rien. Il y a bien une histoire qui se dégage mais mon cerveau a fermé hermétiquement la porte à la poésie de Psiconautas. On retrouve pourtant le charme d'un Ghibli, un soupçon de la bande dessinée Maus, et surtout un univers fantastique cher à Guillermo del Toro. Mais malgré la beauté des images et l'imaginaire qui renvoie sans arrêt à une réalité menacée, l'écologie en toile de fond, je n'ai pas su aborder Psiconautas. Trop énigmatique, l'implicite cédant trop de terrain face à une histoire sombre qui ne laisse pas le spectateur s'approcher plus. Il est surprenant de le voir ainsi arriver en salle, mais les joies de la diversité cinématographique ne sont pas toujours à notre portée.