Une géniale leçon de cinéma, un chef d’œuvre absolu maîtrisé de bout en bout ! Et qu'on ne vienne pas nous raconter que De Palma ne fait que copier Hitchcock. Il ne le copie pas, Hitchcock est son maître, il en retient toutes les leçons, mais les accommode à sa façon. Là où Hitchcock suggère le sexe, De Palma le transcende de la façon la plus géniale qui soit en jetant au panier les codes de l'ordre moral... Ainsi toute la première partie est un hommage - oh combien sensuel - à la beauté mature d'Angie Dickinson (49 ans au moment du tournage) et à la liberté sexuelle. Ainsi l'auteur qui a confié à Nancy Allen le rôle d'une prostituée, à choisi délibérément d'en faire un personnage positif, parfaitement bien dans sa peau et qui s'assume complètement. L'érotisme est omniprésent, la sexualité aussi, le film n'a rien contre les transsexuels (il en est pour preuve que cette discussion surréaliste, - chirurgicale, devrait-on dire - entre Nancy Allen et le jeune Keith Gordon, vers la fin) il a par contre quelque chose contre la société qui les rejette. Mais Pulsions est d'abord un film d'angoisse, elle naît de suite, dès les premières minutes (ça nous change de certains films qui n'ont pas encore démarré au bout de 30 minutes) et ne nous quitte qu'avec l'apparition du mot fin. Et puis il y a cette maestria, la beauté et l'audace des plans, la musique, les acteurs... des scènes inoubliables... tout ! Un des grands films de l'histoire du cinéma., Merci Monsieur de Palma !
PS : Et honte aux crétins du Razzie Awards qui ont osé nominer trois fois ce chef d'oeuvre.